Le semi-marathon ING de Luxembourg…

ou comment se sentir comme un superhero au milieu de 14.000 autres superheros…

L’ING night marathon n’est pas un événement comme les autres. C’est du grand spectacle, ce sont des dizaines de milliers (certains disent même plus d’une centaine de milliers de personnes) dans les rues pour acclamer les coureurs. L’ambiance est absolument extraordinaire et c’est l’une des plus belles courses que je connaisse. Elle est aussi réputée difficile dans la mesure où les 5 derniers kilomètres se font sur un faux plat montant qui transforme le superhéro acclamé et porté par la foule en héro déchu qui a envie de pleurer.

Ça faisait donc quelques semaines que je l’attendais, pour retrouver cette ambiance de folie. Le rendez-vous était pris si bien que le matin en me levant, j’étais à fond…. configuration compétition. A midi, ça tombe bien, mon père vient manger et généralement quand il vient c’est pasta-party…

Donc midi arrive, je reviens des courses à la maison, Papa est déjà là avec son plat déjà tout préparé : un cassoulet ! « Hein ? quelle course… Ah oui, j’avais oublié ». Je revisite dans ma tête les derniers chapitres de la bible du running sur la diététique qui remettent en cause le bienfait des pâtes comme repas d’avant course, mais de là, à passer sur le cassoulet, je ne suis vraiment pas sûr! J’ai envie de péter des flammes mais pas au sens propre du terme. Plan B, je socialise mon repas en faisant attention de ne pas manger trop de haricots en sauce et je me taperai un plat de pâtes vers 15 heures puisque la course part à 19 heures (cf. chapitre « les pâtes, y a que ça de vrai »)

Vers 16 heures, j’enfile mon t-shirt de spiderman (on est un superhéro ou on ne l’est pas) et je prends la voiture direction Luxembourg sous une pluie d’orage battante. Plus j’avance et plus l’orage s’empire. Si ça continue, je crois qu’on sera plus parti pour un triathlon que pour une course à pied, sauf que j’ai pas pris mon maillot de bain!

sacsArrivé à destination, je m’engouffre dans le grand hall plein de coureurs avec un chapeau orange sur la tête (distribué par le sponsor de l’épreuve), passe devant les stands avec les marques (je regarde mais pas moyen d’acheter un maillot de bain) et devant la ligne d’arrivée avec de la musique à fond, promesse d’un futur que je l’espère le plus proche possible…

Je dépose mes affaire et direction la zone de départ pour commencer l’échauffement. Et là, en sortant, un miracle s’est produit: le soleil a brisé les nuages qui sont disparus par je ne sais quel enchantement! Le temps est idéal!

En me plaçant sur la ligne de départ, je ressens ce petit mélange d’excitation et d’anxiété, d’envie de tout donner et de peur de gérer ma course comme quand je fais un gâteau au chocolat et que j’ai pas assez de chocolat pour faire tout le nappage… bref d’avoir comme un trou vers la fin.sas départ ING marathon

Le départ est donné sous une pluie de serpentins et de confettis. Je double, me fait doubler, il me faut au moins 3km pour trouver ma place, on ressent l’ambiance au sein de la course. Toute la première partie est en descente si bien que je ne sais pas trop si je dois me lâcher pour gagner un peu de temps ou en garder sous la chaussure pour la suite plus difficile. Mais je suis bien, d’autant plus que mon t-shirt Spiderman fait son effet. Je pense que pendant la course, j’ai bien entendu plus de 200 fois « allez Spiiiiiiderman!!! ». Je croise même un gamin d’environ 5 ans dans le public qui en me voyant arriver commence à devenir tout fou et me montre son t-shirt à lui : »Superman ». Je lui tape dans la main au moment où il me lance un sourire énorme. Je ne sais pas si c’est lui ou moi qui retiendra ce moment le plus longtemps, en tout cas, ça donne la pêche.

Arrivé, au centre ville, l’ambiance est extraordinaire, c’est une folie, les gens crient, acclament, chantent et applaudissent.Il y a des groupes de musique partout dans les rues. En temps que coureur, on passe dans une marée qui nous porte et nous emporte, c’est fantastique.

Je suis plutôt bien, si bien que je profite pleinement de ce moment. Jusqu’au 16 ème km, c’est de la folie, je crois que toute la ville est dehors. Puis arrive le 17 ème, sombre présage de la remontée de l’enfer. Après avoir vécu une première partie en descente, un milieu de course où on est porté par la foule, on se retrouve pour la fin dans une lente montée désertée par le monde. Je ne me sens pas si mal, je remonte quelques coureurs dont des amis que j’essaye de motiver pour la fin de course. Elle est vraiment dure, ça tire sur les jambes, le doute s’installe dans les têtes mais j’ai pas trop mal géré si bien que ça passe sans trop de dégâts.

Arrivé à la fin, j’arrive à accélérer en entrant dans le hall d’arrivée, la musique est à fond, ça crie dans tous les sens… ça y est je suis vraiment un superhéro… mais c’est sans compter le coureur juste derrière moi qui me marche sur la chaussure si bien que je me vautre lamentablement à 10 mètres de la ligne d’arrivée en faisant 2 ou 3 roulades à terre. Il m’aide à me relever, je fais un rapide check-up, tout va bien et je passe la ligne d’arrivée en 1 heure 37. Pour la photo finish du héro, je crois qu’il faudra repasser mais c’est pas grave, j’ai le sourire…

Puis direction le hall d’après course avec douche, massage, plein de réconfortants d’après course (gâteau, gaufre, gaufre au chocolat) et même une bonne bière pour nous remettre  de nos émotions…

ING biere
Y a pas a dire, mais on est quand même bien reçu au Luxembourg !

Je vais garder de bons souvenirs, une belle médaille et pendant quelques jours je serai comme mon fils avec des croûtes sur les genoux. Vivement l’année prochaine…

 

9 réflexions sur “Le semi-marathon ING de Luxembourg…

  1. Toujours un plaisir de lire tes récits. J’ai plus ou moins fait l’expérience haricots la veille d’une course, je peux juste dire par pudeur qu’il fût heureux que la course commençât à 14 heures et pas le matin. Si la pâte n’a peut être finalement pas toutes les vertus qu’on lui prête, on sait à tout le moins que les surprises sont limitées.

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      1. Haha non, figure toi que la derniere course ( que j’ai couru avec deux patates et du saucisson 😀 ) est venu battre en breche ce que je croyais avoir compris, en esperant trouver le temps en faire un petit récit bientot.

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  2. Bravo, ça a l’air super comme ambiance. Ça c’est vraiment le plaisir de courir. Cela me fait penser au Marathon d’Ottawa auquel je participais en fin de semaine. Et les enfants qui souhaitent les tapes dans la main, c’est triste de ne pas pouvoir tous les contenter.

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  3. Aaaah l’ING Night 🙂 ça me rappelle pleins de souvenirs tout ça – cette ambiance le jour de la course dans la ville de Luxembourg c’est presque comme la fête nationale ! Bravo pour cette course et ce super compte rendu (je découvre ton blog) ! J’espère pouvoir venir en 2017 – enfin surtout j’espère ne pas rater le moment de l’inscription cette fois 😀

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