Le runner et ses baskets…

… ou comment j’ai choisi ma dernière paire de chaussures de course…

Généralement, tout part d’un constat, une petite douleur qui se manifeste dans le genou ou dans le mollet qui m’inquiète. Ma première réaction est le plus souvent de me dire:

Hyppopotame« Ça y est, j’suis foutu, je vais mourir, je ne vais plus jamais pouvoir courir… ou pire je vais devenir gros à tout jamais! Avec les tonnes de chocolat que j’ai pris l’habitude de m’enfiler tous les soirs, je ne vais pas pouvoir diminuer la dose et si je ne peux plus courir, à ma prochaine visite au zoo, on ne va pas vouloir me laisser sortir et on va m’enfermer dans l’enclos des hippopotames… nnnnooooonnnnn, je ne veux pas devenir un  hippopotame… ».

Deuxième réaction, c’est d’aller chez le médecin. Maintenant,  à vrai dire je connais les deux réponses qu’il me fait, donc finalement on va s’épargner une visite inutile. La première réponse du médecin c’est: « T’aurais pas un peu oublié de bien t’hydrater ces derniers temps après le sport? ». En général, ma première pensée c’est: « euh non, je me tape toujours une petite bière après mes entraînements » que je converti directement devant lui en « ok, j’ai compris, j’arrête pendant 2 semaines et je bois de l’eau (enfin quand je dis « j’arrête », il faut comprendre j’arrête de courir, pas j’arrête de boire de la bière, faut quand même pas déconner) ».

La deuxième réponse potentielle du médecin c’est: « t’as pensé à regarder si tes baskets n’étaient pas trop usées ? »

Donc ici, après une petite alerte au niveau de la hanche droite, j’ai fait les comptes sur le GPS et je touchais les 1000km avec ma paire de basket. Et en général c’est le millier qui tue la basket.

A ce moment là, la machine de guerre s’active : fouille archéologiques sous la table du salon et lecture des 53 articles des magazines achetés tous les mois sur le running (et que je n’ai pas lus) sur toutes les nouveautés au niveau des baskets de course, vision des articles de 441 blogs de test sur les meilleures chaussures du moment… je passe des jours et des nuits à faire une sélection extrêmement pointue de l’exemplaire qui ira parfaitement à mon pied. Je deviens en l’espace de 2 semaines un expert sur les marques, le type de foulée, les matériaux, le drop, les différents systèmes d’amorti… je mesure mes orteils et analyse quel sera la chaussure idéale qui conviendra le plus parfaitement à mes orteils en sachant que le deuxième est plus long de 2mm par rapport au 3ème. Bref, après 10 nuits sans sommeil à tenter de faire concorder mes données collectées aux 650 modèles de chaussures existant sur le marché, j’aboutis à un podium de la basket idéale.

Donc c’est avec mon air fier et ma tête de futur vainqueur du semi-marathon de Paris (ben oui, avec une nouvelle paire de chaussures je vais certainement pouvoir gagner la 1/2 heure et des brouettes qui me sépare du vainqueur) que je me dirige vers le petit magasin de sport spécialiste du running situé pas loin de chez moi. Je pourrais les acheter sur internet comme beaucoup, mais je préfère nettement leurs conseils avisés parce ce que ce sont des coureurs et qu’ils ont l’habitude de voir défiler à longueur de journée des pieds avides de courir plus vite.

Bref, à peine rentré dans la boutique et le dilemme se présente déjà. A droite, toutes les nouveautés y compris les paires pré-sélectionnées pendant mes heures de recherche nocturnes. A gauche, les soldes. Le conseiller s’approche vers moi, mon stress monte, il va me demander ce que je veux. Mon envie penche à droite, ma raison fait des grands signes vers la gauche tel un casino illuminé à Las Vegas en pleine nuit.

Afin de faire diversion et de me laisser un peu de temps pour me décider de pencher vers la droite ou la gauche (exactement quand je suis dans l’isoloir un après midi d’élection sauf qu’à ces moments-là après avoir lu les programmes, j’ai eu du mal à trouver des différences) , je lui dis que je viens pour changer « ça » en lui montrant ma vielle paire que j’ai à la main.

Il me dit que ça tombe bien, il a une nouvelle version d’une des paires qu’il m’a vendue 2 ans auparavant. Je le regarde un peu perplexe:

Moi : »Comment vous vous souvenez de la paire que vous m’avez vendue il y a 2 ans ? »

Lui : »Ben, c’est mon métier »

Moi : »Ah! Ça se tient… »

Lui : « Et en plus, vous avez de la chance elle est en solde »

Je manque de peu de l’embrasser sur la bouche, mais mon éducation judéo chrétienne ainsi que ma fidélité envers mon épouse m’en empêche de justesse.

Je les essaye, fais quelques pas de course dehors où je retrouve tout de suite les sensations d’une paire que j’avais vraiment aimée. Peu après, me voilà nouveau propriétaire d’une paire de Brooks Ghost 8 pour moins de 100 euros.

Allez, on est reparti pour 1000km, fini la lecture des magazines, il est temps d’aller s’entraîner à nouveau pour les courses de la rentrée…En Route

 

15 réflexions sur “Le runner et ses baskets…

  1. hahaha, je te comprends, le stress de l’achat d’une nouvelle paire de soulier de course ou Basket comme vous dite en France. Je dis souvent au vendeur que je suis certainement la pire cliente quant à l’achat d’une nouvelle paire de soulier, tellement je suis indécise.

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    1. Ça m’étonnerais que tu sois la pire… Par contre la différence entre tes souliers et mes baskets, en plus du nom, c’est que les tiens sont capables de courir plus de 100km d’affilé tandis que j’ai les pieds qui fument au bout de 15km dans les miens…

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      1. Hahaha, mais c’est fou le temps que j’ai pu passer à tenter de sélectionner le meilleur candidat pour mon défi de 120 kilomètres. Comme si je recherchais LE SOULIER qui allait accomplir ce défi à ma place. Une genre de grande inquiétude vis-à-vis de mes capacités me poussait à rechercher le soulier parfait. Mais au final, le soulier n’a que très peu d’importance 🙂 On a quand même les pieds qui fument et c’est la tête qui nous mène au bout !

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  2. J’ai appliqué une technique assez similaire en reprenant tout bêtement un ancien modèle qui allait bien à mon pied (les sketchers go run 3 dans mon cas). Mon seul souci c’est mon pied qui s’élargit avec ma séance hebdomaire pieds nus, je rentre dans moins en moins de pompes …

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  3. Je ne sais pas si vous connaissez, mais un service gratuit permet de se faire conseiller sa paire de running, et aussi sur la partie habillement et montres.
    > http://www.fitmyrun.fr

    Je ne sais pas si vous connaissiez, mais cela pourrait être complémentaire à votre article, ils ont une politique de neutralité / expertise intéressante ! 🙂

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  4. Ah ah ah !

    C’est clair que le choix de sa nouvelle paire de pompes (et presque pire…. de la toute première) est un vrai casse-tête. Faut dire qu’à près de 200€ la paire ultra markétée qui va t’envoyer sur la Lune, te faire boucler ton semi en moins d’1h15 et transformer ta foulée d’hippopotame en foulée médio-pied hyper dynamique, t’as pas trop envie de te rendre compte au bout de deux sortie que ton Adidios GigaBoost FlyKnight Lunar Hype te flingue les genoux en moins de temps qu’il en faut pour Husain Bolt à boucler un tour de stade !

    Pour le choix je le fais en deux temps : d’abord le marketing, ensuite le porte monnaie. En gros je vais chez Nike et je prends une valeur sûre (soldée si possible). Cela dit c’est pas impossible que je finisse dans la boutique running du coin en espérant que son conseil soit compatible avec le portefeuille…

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