ING Semi-marathon 2017…

(…ou comment faire une relecture de l’enfer de Dante)

Le plan était pourtant sur le papier presque parfait : un bon entrainement de fond pendant tout l’hiver, quelques courses au préalable qui laissaient présager de façon optimiste la suite des événements  et enfin, un moral au-dessus des sourcils.

En plus, j’avais déjà préparé mon t-shirt Spiderman, qui grâce à l’ambiance extraordinaire de l’ING night marathon de Luxembourg, permet de se faire acclamer comme une rock star tous les 20 mètres.

ING tempsC’est donc remonté à bloc, que j’écris consciencieusement sur mon bras mes temps de passage tel que je les aie prévus… et là, je n’hésite pas, rien n’arrêtera le Superhero aujourd’hui!

Comment ça, il va faire chaud aujourd’hui? Ils annoncent passé 30 degré au moment du départ… et alors, on va pas se plaindre parce qu’il fait beau quand même!

Comment ça, c’est Luxembourg et je sais très bien qu’il est sacrément difficile ce semi ? Ouai, mais tout est compensé par les acclamations de la foule…

Comment ça, je viens juste d’avoir une élongation et j’ai stoppé complètement mon entrainement pendant 15 jours et ça fait seulement un peu plus d’une semaine que j’ai repris ? Bon, ben c’est pas grave, d’ailleurs je suis un Superhero, et donc je sais voler… hein, quoi? SpiderMan il ne vole pas ? … T’es sûr ? … Bon, on vérifiera après…

Donc, après avoir bu une bouteille d’eau, mangé un plat de pâtes, encore bu, eu mes bisous en tant que futur vainqueur, encore bu (le secret quand il fait chaud, c’est l’HYDRATATION) direction Luxembourg pour le semi-marathon. Et dans la voiture, qu’est ce qu’on fait ? On boit…

Bref, à peine arrivé au parking, je me rends compte que j’ai peut-être un peu exagéré au niveau de l’hydratation, parce que la série commence… toutes les opportunités sont bonnes pour laisser mon empreinte et marquer mon passage : le coin d’un building, les toilettes publiques en sortant du bus, le premier fourré à l’écart dès que j’ai déposé mes affaires, un nouveau fourré 10mn plus tard parce qu’il y a trop de queue aux toilettes installées à proximité du départ…

Sur la zone de départ, la foule est énorme, c’est génial, on entend parler toutes les langues… c’est la version tour de Babel en mode course à pied. On sent quand même un peu de stress, parce que c’est vrai qu’il fait encore plus de 30 degrés et ça risque finalement d’être un peu dur quand même; pour l’échauffement j’ai à peine couru 3 ou 4 mn et j’étais déjà trempé.ING mogolfieres

Le coup de feu est donné, les confettis jaillissent haut dans le ciel et on commence à courir. Comme écrit sur mon bras, je n’hésite pas une demi-seconde et j’y vais à fond… en plus, ça descend pendant près de 7 kilomètres, c’est maintenant qu’il faut gagner les précieuses secondes. Mais bon, le soleil nous tape directement dessus sur toute cette première partie du chemin, et j’ai la tête qui chauffe… en plus j’ai envie de faire pipi !

Élève appliqué, je prends bien mes ravitaux, à chaque fois que l’opportunité se présente. Je dois dire, que ça ne marche pas mal et j’arrive au 7ème kilomètres presque dans les temps fixés. J’entends régulièrement « Allez Spiiiiiderman » (oui, de ce coté de la frontière, on prononce SpiderMan avec un i comme dans « Aiieee, quand je me suis cogné l’orteil contre la table basse »), c’est génial!

Et puis c’est le drame. De façon, presque soudaine, je ne sais pas ce qui m’arrive et je n’arrive plus à avancer. C’est pas les jambes, ce n’est pas le cœur, ce n’est pas non plus la tête…. c’est tout mon corps qui s’insurge contre mon esprit. Je ralentis de plus de 40 secondes au kilomètre mais rien n’y fait, chaque pas devient de plus en plus difficile.

Les kilomètres défilent de plus en plus lentement et la petite voix dans ma tête m’ordonne de m’arrêter. Je m’y autorise seulement à chaque ravitaillement sinon je ne suis pas sur de pouvoir repartir. J’entends encore vaguement les voix m’encourager mais j’ai presque envie d’enlever mon t-shirt parce que le Superhero ne ressemble à plus rien! Par contre, j’ai envie d’embrasser tous les gens sur le parcours qui avaient sorti leur tuyau d’arrosage pour nous asperger d’eau… je crois que sans eux, je me serais écroulé. Le plus dur est dans le centre ville, où l’ambiance est folle mais je sais que toute la difficulté est devant moi avec la longue montée de la fin. Je lutte, je me fais dépasser par des dizaines et des dizaines de coureurs.

Les derniers kilomètres s’annoncent, et je crois que je perds toute notion de temporalité même si j’entends dans ma tête mes enfants et mon épouse qui m’encouragent. Je diminue encore l’allure mais je vois maintenant qu’on est un certain nombre à ne plus avancer bien vite.

ING arrivéePuis enfin le 20ème kilomètre s’annonce, je tiens le choc tant bien que mal, et passe à l’intérieur du hall des expositions pour la ligne d’arrivée avec prêt d’un quart d’heure de retard par rapport aux prévisions. Mais j’ai réussi… je l’ai eue cette médaille!

Après quelques longues minutes de pause, direction la douche et au passage je prends une bière bien fraîche qui me retapera très certainement (c’est ici que je commets l’erreur fatale qui m’amènera irrémédiablement dans le troisième des cercles de l’enfer selon Dante). ING medaille

Je rentre tant bien que mal et j’arrive à la maison ou je m’écroule directement sur le canapé devant mon épouse médusée…. « j’suis pas biiiieeennnnn« …

Bref quelle expérience, ça m’apprendra à pas me méfier plus, et à croire que je suis un vrai Superhéro…

Bon, et il ressemble à quoi ce troisième cercle de l’enfer de Dante vous me direz ? Ben c’est simple, il ressemble à un endroit assez commun où tout le monde pose ses fesses et  où moi j’ai posé ma tête une demi-heure après d’être arrivé à la maison !

Sinon, aujourd’hui c’est bon, mon t-shirt Spiiiderman est tout propre, prêt pour de nouvelles aventures…. « l’araignée… l’araignée… est tombée dans la purée… »

 

5 réflexions sur “ING Semi-marathon 2017…

  1. gonzales jean

    j’ai jamais compris quel plaisir on peut avoir à souffrir de la sorte, mais je m’incline humblement devant ceux qui arrivent à puiser au fond d’eux même la force nécessaire pour se surpasser et atteindre le but qu’ils se sont fixé. Chapeau bas.

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