L’été est la saison traditionnellement plus cool et moins compétitive en termes de course à pied.
Il est vrai, qu’avec les températures qui montent allègrement au-dessus de 30 degrés, c’est toujours plus difficile de se botter le derrière à coup de basket alors qu’on transpire déjà en allant ouvrir une bouteille de coca bien fraîche en transitant du canapé à la cuisine.
Bref, je suis tranquillement affalé sur le canapé avec ma bouteille de coca, en surfant sur mon téléphone pour choisir les prochaines courses de septembre. Au fur et à mesure de mes projections pour l’automne ou la saison des trails recommence avec de 20 / 27 km avec 800 mètres de dénivelé positif, je commence progressivement à me dire que ça va être chaud. Bon, ce n’est pas que je ne cours pas, bien sûr que si que je cours, mais depuis le marathon de Luxembourg en mai, j’y vais un peu en mode touriste.
Allez, il faut se reprendre en main ! Première étape, retirer les pieds de la petite table du salon.
Deuxième étape, trouver un petit trail dans les prochains jours afin de relancer la spirale de la motivation.
Rapide investigation, et je tombe sur une course pour le jeudi soir en Belgique, les 23km du trail de la forêt d’Anlier… ça me paraît pas mal comme plan pour relancer la machine.
Troisième étape, embarquer un ami. Concours de circonstances, j’en parle à Jean-Michel, l’un de mes camarades du « kikourou club » (mot de passe envoyé par e-mail peu avant midi entre collègues pour ameuter ceux qui préfèrent chausser plutôt que manger). Bon, évidement, Jean-Michel est probablement le plus assidu du kikourou, et donc l’avoir à ses côtés pour un course représente un certain risque, mais ce n’est pas grave c’est toujours plus marrant à deux que tout seul.
Donc ce jeudi, c’est avec les affaires de trail embarqués dans le coffre de la voiture que je me pointe au boulot. Objectif, tout terminer au mieux pour pouvoir quitter à temps, ce qui représente déjà un bon échauffement.
J’embarque Jean-Michel et, en ce jour de fête nationale belge, nous franchissons la frontière afin de célébrer à notre manière ce jour particulier.


On arrive donc dans le petit village de L’Eglise, juste à temps pour voir s’élancer les coureurs de la distance du 35 km. Après quelques préparatifs, on se place sur la ligne de départ avec la cinquantaine de coureurs engagés avec nous. Le départ est donné et on voit le premier s’élancer et filer comme pour le départ d’un 400 mètres. Ça nous laisse un peu pantois, soit il est vraiment bon, soit il est un peu con optimiste (sans spoiler la fin, au moment de mon arrivée, il était arrivé depuis un bon moment, certainement déjà douché, changé… même si je ne suis même pas certain que, contrairement à moi, qu’il ait vraiment transpiré !).
Bon, le départ est plutôt encourageant et on se tire bien la bourre avec Jean-Michel, sans qu’à aucun moment je me dise que je suis un peu limite au niveau état de forme (finalement « l’optimiste » c’est surement un peu moi). On rejoint bien vite un autre coureur à qui on accroche le train pour faire une équipée à trois. Le rythme est plutôt bon, Alex, notre nouveau compagnon nous apprend qu’il court seulement quelques mois et il nous félicite parce qu’on court pas mal pour des vieux (exprimé légèrement différemment juste pour préserver notre susceptibilité). Donc c’est durant une bonne dizaine de kilomètres que deux vieux et un rookie, faisons chemin ensemble. Nous alternons les routes, les champs et les chemins forestiers, entrecoupés de deux ravitaillements durant lesquels mes deux compagnons de course s’installent presque pour faire du camping (à croire qu’ils courent vite pour avoir plus de temps pour se payer un petit gueuleton).

Malheureusement, passé ces 15 premiers kilomètres, le manque de distance à l’entrainement commence à se faire sentir et il me devient de plus en plus difficile de suivre mes partenaires.
Même si le dénivelé n’est pas si outrancier, il me devient de plus en plus difficile de rattraper mon retard après chaque montée. Jean-Michel essaye de m’encourager mais quand tu ne l’as pas dans les jambes, ben, tu ne l’as pas dans les jambes. Puis après son énième demi-tour pour venir me repêcher, j’arrive enfin à le convaincre de terminer tout seul, si bien que je le vois partir à une vitesse que j’aurais peut-être espéré tenir lors de mon deuxième kilomètre.
Donc c’est le cœur léger mais les jambes lourdes que j’entame la dernière partie… mais c’est marrant comme le temps devient soudainement plus long. Le 23ème kilomètre, j’aurais aimé que ça finisse là, mais on nous a prévenu qu’il y aurait un peu de rab. Je vois la ligne d’arrivée mais j’ai l’impression qu’elle est tellement loin ces derniers kilomètres sont sans fin. Puis l’arrivée est là, je passe la ligne et je rejoins Jean-Michel. J’ai la curieuse impression qu’il n’a même pas transpiré alors que de mon côté je n’ai plus rien de sec !
Heureusement que la récompense est là, c’est avec une bière locale qu’on nous accueille… on n’est pas en Belgique pour rien.



Bon, on ne peut pas dire qu’après cette petite escapade la machine soit réellement relancée, mais c’est un bon début. Il est largement temps de rentrer et de retourner m’allonger sur le canapé parce qu’après tout je l’ai bien mérité, non ? Sans oublier de passer auparavant par la cuisine pour ne pas avoir à se relever pour aller chercher un coca dans le frigo…