Inutile de remuer le couteau dans la plaie mais ce milieu d’année 2022 nous fait un peu souffrir. Le prix de l’essence et de l’énergie explose, on ne trouve plus de moutarde dans les rayons des supermarchés (en même temps, faire un BBQ devient dangereux autant pour les hommes que pour les femmes et s’occuper de faire chauffer les brochettes risque se faire critiquer soit d’anti-progressiste soit de militant) et même la reine d’Angleterre a décidé de tirer sa dernière révérence en quête de plus de sérénité dans un monde qui s’affolle.
Le pire dans l’inflation, c’est qu’on peut la constater absolument partout. Prenons l’Hemera trail par exemple, institution du trail de la rentrée. J’ai consulté les archives et il y a 5 ans en arrière c’était 17km, les dernières années c’était 22 et cette année c’est 27km. Bon, vous allez me dire que vu le plaisir que c’est de participer à cette course, plus on en a et mieux c’est. Ok, mais quand même, je crois que ça va piquer cette année…
Comme le départ de la course se situe à environ 300 mètres de mon domicile, le jour J, deux copains viennent partager notre petit déj’ (genre briefing d’avant course). Patrick tout d’abord qui ne peut malheureusement pas courir, joue les coachs nutritionnistes. Il apporte le menu, défini avec une extrême attention dans le but de réaliser un effort; et je prends sous son regard approbateur un escargot au sucre et aux raisins (selon sa théorie dans l’escagot il y a les 5 fruits et légumes nécessaires pour assurer au mieux une course). Et Jibé nous rejoint, qui lui prend un verre d’eau parce que cette fois-ci, on ne va pas courir ensemble. En effet, vu son état de forme actuel, il a les jambes pour aller jouer dans la cours des grands (escargot au beurre à 40mn du départ contre petit déjeuner à 6 heures du matin et verre d’eau juste avant, on verra qui de lui ou de moi va faire parler la poudre!).
Puis arrive le moment crucial : le choix des baskets. Comme ça fait 3 mois qu’on entend avec persistence parler de la sécheresse, je me dis que je vais assurer le confort et je vais mettre mes Ultraboost, mes baskets de route, aucune chance que les pluies des derniers jours aient déjà pénétré les sols desséchés. C’est donc content de mon choix que je me dirige avec mes deux amis sur la place du départ.


L’ambiance est bien présente, ça sent le jour de course. Sur la ligne, dernières consignes et j’entends qu’il va falloir se préparer à faire attention à ses appuis parce que le terrain est bien gras. Jibé me regarde… je regarde mes semelles lisses comme la surface d’un snowboard… je regarde les chaussures de trails des coureurs autour de moi… je regarde Jibé… je ne dis rien.
Le départ est donné, dernier check et je vois déjà mon ami s’éloigner et remonter les coureurs. De mon côté, je ne pars pas trop vite parce que je ne suis pas sûr d’avoir ces 27km avec 800 mètres de dénivelé positifs complètement dans les jambes. Avec les premiers kilomètres qui passent pas trop mal (Patrick avait raison, c’est surement l’effet raisins), je remonte tranquillement la file et passe quelques autres coureurs que je connais bien. Puis les premières complications arrivent bien vite, et je m’aperçois que ça va être un peu compliqué au niveau de l’accroche, il y a quand même des endroits où on court sur une bonne couche de glaise ou de boue.
Opération prudence, c’est pas le moment de s’étaler, mais par 2 fois je fais un rattrapage de justesse, manquant de très peu le triple boucle piqué avec atterrissage raté. Les kilomètres s’enchainent et je côtoie quelques coureurs ce qui nous donne l’occasion d’échanger un peu. Puis arrivé à la moitié, plus personne ! Les coureurs devant ont creusé l’écart et quand je me retourne il n’y a plus personne non plus. Pas grave, je garde le cap en suivant le marquage mais j’avoue, qu’étant seul je suis bien attentif pour ne pas perdre (avec mon sens aigu de l’orientation, ça m’arrive quand même assez souvent). Le parcours est quand même difficile et les kilomètres s’enchainent avec de plus en plus de difficultés, je ne me pose plus du tout de questions pour savoir si je peux marcher en montée… non, je marche, un point c’est tout!


Mais finalement, mes chaussures sticks et moi on arrive à plus ou moins tenir le choc. Puis je m’approche de la fin, et passe dans le ruisseau, signature des éditions de l’Hemera trail et je vois Jibé qui m’attend en haut du pont pour faire la fin avec moi. Et il m’annonce la couleur… 2e, oui il finit 2e de cette édition. Je n’en reviens pas, je suis en train de faire ce dernier kilomètre avec un champion.
Je passe la ligne, non seulement content d’avoir fait cette belle course mais aussi pour lui. Maintenant, il ne reste plus qu’à fêter ce beau podium.


Bilan de la course : l’Hemera trail à Terville c’est un rendez-vous à ne pas manquer; oui on peut faire un trail avec des chaussures de route mais c’est un peu débile quand même; et oui, les 5 raisins dans l’escargot aux raisins, ça compte dans les 5 fruits et légumes par jour!



Déjà merci à toi de m’avoir inviter à participer à cette course.
Ensuite, la course s’est très bien passée, la pluie a permis de rendre le terrain un peu gras donc glissant donc fun … voir casse gueule quand on descend tombeau ouvert pour grapiller ou ne pas perdre de temps …
La pluie a également rempli la rivière, bah oui, de l’eau au niveau des chevilles, ce n’est pas drôle, plus sympa quand tout le « bas ventre » est rafraichi !
Est ce que les 5 fruits et légumes de 8h15 m’auraient permis d’aller chercher le premier … au vu de sa perf, ce serait vers d’autres substances que j’aurais dû aller !
Et comme tu disais, l’effet de surprise n’aura pas lieu l’année prochaine, ou alors je m’aligne sur le 60 … on verra
C’était bien cool en tout cas !
Jibé
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