C’est difficile de remettre le pied à l’étrier, enfin dans les chaussures de trail surtout quand elles ne sont pas sorties du placard pendant des mois. Bon, j’avais bien une excuse, après m’être blessé pour la fin l’année j’ai dû pas mal lever le pied (les deux même!) et puis après, il faisait trop froid (oui, je sais elle est nulle comme excuse celle-là, mais désolé, je cherche mais j’ai rien d’autre).
Bon, maintenant c’est vrai que j’ai quand même repris maintenant à plein régime, au moins sur la route, et il était temps que je me teste un peu. Donc sur l’opportunité d’un dimanche sans rien de prévu, je m’inscris au trail de 17km du Tout Cattenom Court que l’on nomme aussi la TCC. Ça fait bien la TCC je trouve, ça fait un peu comme l’UTMB (à 163km près, mais bon, ça ne sert à rien de trop s’étendre sur ce détail, non?).
Mais il y a quelquefois des semaines un peu plus compliquées que d’autres. D’abord, tout commence le mardi par un test VMA avec Rachid, mon partenaire d’entrainement. Jamais à court d’idées (vous remarquerez que par respect pour lui, je ne mets pas le mot « débiles » derrière « idées »), il me propose un test VMA qui consiste à courir, la plus grande distance possible en 6mn. Le chiffre obtenu correspond à ta VMA, c’est plutôt facile et il n’y a pas besoin de se lancer dans des calculs trop compliqués pendant le test pour faire des prédictions surtout au moment où ton cerveau n’est plus forcément trop bien alimenté en oxygène.
Donc, première leçon du test VMA : quand tu pars trop vite, 6mn c’est long… Bref, j’ai tenu 3mn30…
Deuxième complication : une moitié de nuit du vendredi passée aux urgences de Thionville pour la cheville de ma fille Laura, tombée alors qu’elle voulait s’entrainer pour la course (oui, je l’avais inscrite elle aussi avec mon fils pour les courses ados). Bilan : entorse + fracture de la cheville, elle pourra participer à la course mais s’ils font une épreuve avec béquilles, mais je ne crois pas.
Donc dimanche matin, moi et ma VMA indéterminée, on se rend à Cattenom pour cette TCC.
Arrivé sur place, je sors de la voiture et je rentre à nouveau dedans pour prendre mes gants. Autant la semaine dernière, on courait en t-shirt, autant cette semaine, l’hiver fait son retour et ça gèle pour de vrai. Donc, c’est à moitié congelé, que je me mets sur la ligne de départ. Qu’est-ce que ça fait plaisir de se retrouver à nouveau au milieu de coureurs, après ces 2 dernières années compliquées, et sans masque cette fois-ci (quoique il nous aurait peut-être tenu un peu chaud!).

Boum, ça part… Rien n’a changé, ni les premiers qui partent comme des balles, ni le plaisir et l’adrénaline ressentis dans ces courses du dimanche matin.
Le peloton s’étire tranquillement à mesure qu’on se dirige vers la fameuse centrale. On en pense ce qu’on veut, mais elle impressionne quand même énormément et au fur et à mesure que je m’en rapproche, je me sens tout petit.


Petit mais rapide (enfin, à mon niveau… bref, je me sens bien) et on bifurque dans la forêt. On longe le lac dans un parcours plutôt agréable, fait de petites relances. Je fais un bout de route avec un autre coureur, avec qui on échange et on se motive. Et l’équipe marche plutôt bien, c’est cool de courir avec quelqu’un.
Puis le clou du spectacle, on passe à l’intérieur du fort Galgenberg, avec ses dédales de couloir oppressants qui servaient pendant la guerre. Difficile de ne pas penser à se qui se passe en Ukraine à ce moment…


Puis, après, un escalier en colimaçon, la lumière enfin. Une montée, je vois mon partenaire de chemin s’éloigner… le fait du dénivelé que je n’ai pas travaillé pendant des mois. Puis, on se retrouve tout en haut avec un magnifique point de vue sur le lac. Il faudra que je revienne pour prendre plus de temps de voir ça…
La fin est plus classique, un tour dans les bois, j’essaye de garder le rythme, et puis on rejoint le village de Cattenom et enfin la ligne d’arrivée que je franchis avec le sourire.
J’ai vraiment bien aimé cette course, pas forcément trop difficile mais avec des moments forts quand on regarde autour de soi. Je reviendrais pour courir, mais aussi je reviendrais pour découvrir les lieux en marchant, ça vaut vraiment le détour.
Ah… et, finalement, je ne peux pas terminer sans parler de la course enfants… mais quelquefois, une photo vaut plus qu’un long discours… et, oui, c’est dur la course à pied…
