Ça y est je cours en minimaliste…

… enfin pas tout à fait, et c’est peut-être pas plus mal comme ça….

Tout était réuni pour que je m’y mette : les vacances, le soleil, la plage… Les conditions étaient donc parfaites pour enfin essayer de courir en minimaliste donc avec le minimum de choses aux pieds. Soit dit en passant, c’est quand même un peu paradoxal que bon nombre de coureurs essayent aujourd’hui de s’affranchir de leurs chaussures alors que j’imagine la révolution qu’a apporté la création de la sandale  plusieurs siècles avant J.C. qui a affranchi le pied de toutes les échardes qui pouvaient se ficher dedans. C’est en plus sans compter tous les ingénieurs de Nike et d’Adidas qui fournissent des trésors d’ingéniosité pour protéger nos pauvres petits pieds de toute agression extérieure et tenter d’améliorer nos performances sportives en faisant décoller notre pied toujours plus haut (drop de 12,75 mm, condition optimales après 43 ans de recherches pour avoir la foulée de Zatopec sans avoir besoin de faire des séances de fractionné de 40 X 400 mètres d’affilés), en moulant et façonnant notre pied à la basket (« bizarre, je croyais que c’était le contraire, c’était la basket qu’on façonnait à notre pied ? »… « bon, je vois que t’as rien compris, en même temps c’est pour ça que t’es pas ingénieur chez Adidas! »).

Bref, aujourd’hui, s’en est fini de la basket (rose de préférence, seul moment où je suis fier de porter du rose, ils sont trop fort les gars du marketing des grandes marques de chaussures de sport), ces vacances seront minimalistes ou ne seront pas!

Maintenant il est temps de choisir, parce que minimalisme, ça veut tout et rien dire : de la basket Le coq Sportif old school des années 80 à la five fingers où quand t’as mis la chaussure ton pied ressemble à ta main avec un gant et toi t’as l’air un peu d’un gland (désolé, celui-la c’était pour la rime même si c’est  un peu vrai quand même), en passant par pas de chaussure du tout. D’ailleurs si ça vous intéresse, je vous conseille d’aller jeter un coup d’œil sur le blog de Yin Run qui fait tout un tas d’expériences qui valent le détour et la lecture.

Nike pied nusPour moi, j’y vais direct, le retour aux sources, ce sera pied nu (enfin sur une plage de sable fin, faut pas exagérer, j’ai des petits pieds fragiles… même si ça vend tout de suite moins du rêve).

Je lasse donc mes chaussures … ben oui, la plage elle est à 500 mètres, je ne vais quand même pas y aller pied nus (!), et direction la mer.

Arrivé à la plage, j’enlève mes baskets… et là, premier problème… qu’est-ce que j’en fait? Je pourrais les cacher dans la végétation, mais le problème c’est que dans le coin, elle n’est pas très fournie et on pourrait vite les repérer et me les gauler (et j’y tiens moi à mes baskets!) voire pire, imaginons qu’un gamin en rentrant de la plage ait une forte envie de faire pipi et décide justement de choisir cet endroit-là… non n’y pensons même pas, c’est hors de question. Je vais courir avec mes chaussures à la main, histoire d’avoir l’air con en se débarrassant de mes chaussures des pieds pour me les trimbaler dans les mains !

Mais c’est parti, à moi la liberté (des pieds, pas des mains). Enfin, la liberté mais pas la vitesse. C’est déjà la galère pour traverser la plage en pédalant dans la semoule sur le sable sec mais même arrivé le long de la mer, c’est plutôt laborieux. Bon on va dire que c’est l’effet sable et pas l’effet pieds nus mais quand le chrono du 1er km sur le sable sonne, il m’annonce environ 1 mn de plus au km que d’habitude. Après quelques temps la sensation des pieds nus sur le sable se fait avec de plus en plus de plaisir et je profite de ce moment particulier. Evidemment courir dans un environnement paradisiaque rajoute au plaisir. Courir les pieds nus fait retrouver un petit moment de bonheur de son enfance, une madeleine oubliée dans un coin de sa mémoire.

Plage

C’est à ce moment très précis où je me sens rentrer dans la famille des minimalistes que j’en croise un vrai qui me donne vraiment une leçon : lui, il est minimaliste de la tête aux pieds, tout nu quoi, courant vers la mer… bon je crois que j’ai été trop loin, il est temps de penser faire demi-tour, de toute façon j’ai le dessous de pieds qui chauffe.

Quelques kilomètres plus tard, je me sens libre (enfin pas autant que le monsieur que je viens de croiser mais quand même…). Allez, il est temps d’essayer de faire une petite accélération pour m’apercevoir que ne pas avoir de chaussures ne nuit finalement pas aux performances.

Le moment a tellement été agréable que je recommencerais, enfin peut-être de l’autre coté de la plage afin d’éviter les rencontres hasardeuses.

Portugal

Maintenant, il est temps de remettre les chaussures (non sans mal) et de rentrer.

J’arrive à l’appart’, jette mes chaussures dans un coin et m’aperçois que j’ai une sensation bizarre sous le second orteil de mon pied gauche. Je regarde et me rend compte que j’ai choppé une belle ampoule. Alors évidemment, je la montre fièrement à mon fils, exhibant mon nouveau trophée sous son nez. Et là il me regarde un peu dubitatif, et me demande :

« Ouahhh… mais pourquoi t’en as une que sur un pied et pas sur l’autre ? »

A mon tour de le regarder dubitativement et de lui répondre :  » Ben là, c’est une excellente question mais j’en ai pas la moindre idée « , d’autant plus que j’ai fait un aller-retour et donc sollicité mon pied gauche exactement de la même façon que mon pied droit. Je lance d’ailleurs un jeu concours pour savoir si quelqu’un me trouvera une explication plausible à ce phénomène paranormal.

Pour finir, je dirais que la prochaine fois que je croiserais quelqu’un et qu’il me dira qu’il court en minimaliste, je vais très certainement le regarder du même regard que celui de mon fils devant mon ampoule, en me disant que ça doit quand même faire mal d’attraper des coup de soleil à cet endroit-là!

4 réflexions sur “Ça y est je cours en minimaliste…

  1. Le plus bluffant au niveau des sensations, c’est d’essayer de courir pieds nus sur une surface dure et lisse – genre un trottoir ou certaines routes ou pistes cyclables non-abrasives -, je te suggère d’essayer pour aller au bout de l’expérience, c’est très surprenant de voir qu’on atteri avec tant de douceur et naturellement médio-pied (juste 5 minutes pour éviter les ampoules au pied gauche :-p ).

    Concernant les ampoules, le terrain est irrégulier et on est de toute façon pas du tout symétriques ( ne pas trop s’inquiéter quand un généraliste annonce d’un air grave qu’on a « une jambe plus courte que l’autre ») et on a en général pas la même foulée des deux côtés, et puis il est bien rare de choper des pépins physique de façon parfaitement symétriques des deux côtés de notre corps. ( et sinon merci pour le clin d’oeil à mon blog )

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