Décidément cette année, ça aura été complètement déjanté au niveau du temps. Après un printemps particulièrement beau et chaud, ça a été le contraire en été, qui ressemblait plus au temps d’automne! Bref, puisque que tout était inversé, on s’est dit cette année qu’il ne fallait pas aller chercher la chaleur au Maroc ou au Portugal mais plutôt aller passer nos vacances en Pologne, logique non ? Bon en vrai, on était invité à un mariage, et donc excellente opportunité de passer quelques jours à Varsovie.
C’est donc avec entrain qu’on a laissé la pluie derrière nous et les 20 degrés de ce plein mois d’août de Lorraine, pris l’avion pour se retrouver dans la capitale polonaise où il a fait tout le temps près de 30 degrés (quand on entend en permanence les conversations de bar qui disent qu’il n’y a plus de saisons, on va finir par y croire et se mettre aussi à l’alcool pour oublier…).
C’était un peu une découverte pour les enfants et moi, tandis qu’Anna y avait déjà mis les pieds environ 20 ans auparavant (mais au-delà de 10 ans, on peut considérer que ça ne compte plus et on remet les compteurs à zéro). Donc par ce soir d’été, le taxi nous lâche devant notre appart’ à quelques pâtés de maisons d’un des bâtiments les plus impressionnants que nous n’ayons jamais vu, le Pałac Kultury i Nauki- Palais de la Culture et de la Science. Cadeau érigé par Staline à sa « petite sœur » la Pologne dans les années 50, il se dresse de toute son imposante stature en plein milieu de la ville. Cadeau aussi détesté par les habitants de la ville (parce qu’il rappelle des moments douloureusement sombres pour le pays), la légende raconte que le seul habitant de Varsovie heureux est le gardien de ce monument parce qu’il est le seul dans la ville, qui quand il ouvre ses fenêtres le matin, n’a pas ce bâtiment dans son champs de vision. Pour moi, néophyte qui n’a pas l’historique affecté dans mon ADN, je trouve tout simplement absorbé devant l’impressionnante stature du bâtiment.
C’est peut-être la raison pour laquelle, qu’en entrant dans l’immeuble de notre appartement, ma fille se retourne vers moi et me dit « ben, elle est où la valise grise ? ». Rapide coup d’œil autour, trois tours sur moi-même (style Wonder-woman) et je file dans la rue…. pour y découvrir la valise seule au beau milieu du trottoir.. le séjour a failli mal commencer.
Après une bonne nuit de sommeil (dans le pyjama que j’ai failli laisser dans la rue), direction la vieille ville pour une première journée de marche intensive. Pour convaincre les enfants et faire en sorte de ne pas recevoir de plaintes officielles, il suffit de leur attribuer un budget souvenir, moyen le plus sûr pour absolument visiter tous les recoins de la ville à la recherche de la boule à neige avec la petite sirène de Varsovie (personnage imaginaire que l’on croise régulièrement parce qu’elle veille sur la ville.. même si je crois qu’il y a eu un gros raté en 1944 sur sa mission de protection) ou du porte-clés avec l’aigle impérial.
On s’interroge à chaque pas pour différencier le vrai du faux car tout a été détruit et reconstruit à l’identique. Dans nos pérégrinations, certains grands hommes nous accompagnent tel que Chopin qui fait résonner la ville entière tant on trouve son empreinte à tant d’endroits.
Deuxième moyen de tenir les enfants : la promesse du restaurant ! Bon, et là il faut dire que ce n’est pas trop dur à Varsovie (et partout en Pologne en général d’ailleurs), de trouver de quoi combler son appétit. En effet, une des principales caractéristiques du Polonais, c’est qu’il mange tout le temps. Alors que le Français est très à cheval sur les repas (quand c’est l’heure, c’est l’heure, si c’est pas l’heure, on ne mange pas un point c’est tout), le Polonais s’en fout et mange quand il a faim. Comme, les restaus sont donc remplis à tout moment de la journée, on a presque l’impression que manger est la principale activité de la population locale. La ville est aussi très cosmopolite , si bien qu’il y en a pour tous les goûts (du traditionnel polonais, du tendance, du Vegan, de l’hype avec de la musique techno légèrement trop forte à mon goût, de l’asiatique en passant par toutes les nationalités voisines). De notre côté, on résistera à la pression insistante des enfants (et de leur remarque insistante « on se taperait bien un kebab » ou de celle plus fine « ohhh regarde, ils ont l’air bons les kebabs ici ») pour attaquer les spécialités qu’on ne connait pas trop…
Deuxième jour, intéressons-nous à ce fameux Pałac Kultury i Nauki- Palais de la Culture et de la Science. La principale activité et de monter 30 étages (via un ascenseur) afin d’avoir une vue immanquable sur la ville. On est aussi heureux que ce fameux gardien du bâtiment. Puis après, allons faire un petit détour par le musée d’histoire naturelle. Celui consiste en réalité en 3 salles, avec quelques répliques de dinosaures qui semblent perdue-là sans trop de conviction, le tout dans une ambiance aussi austère que seul une période communiste pouvait démontrer. On se demande presque si la pression catholique sur le gouvernement, ne cherche pas à reléguer les thèses darwinistes au second plan. En tout cas, il ne vaut mieux pas y aller après avoir vu ceux de Paris ou de Londres, parce que ça peut faire un choc !
Bon c’est pas grave, allons manger et faire un peu de shopping dans les ultras-modernes et nombreux centres commerciaux pour nous remonter le moral.
Troisième jour, en direction du Centre Nauki Kopernik (Copernicus Science Center)- à la gloire de Copernic- icone encore intacte aux yeux de la Pologne qui en garde une grande fierté. Et là, bienvenu dans le temple absolu de l’expérimentation scientifique. C’est bien simple, des centaines de jeux et d’expériences à réaliser soi-même avec l’aide de d’accompagnateurs. On passe d’une expérience à l’autre, on a le droit de tout toucher, de tout expérimenter… autant génial pour les enfants que pour nous. Des pompes, des sauts pour la poussée d’Archimède, des tapis de courses pour se comparer à la vitesse des animaux, des jeux pour appréhender et comprendre les 5 sens… il y a de tout et partout. Rarement vu un endroit aussi intéressant et distrayant.
Bon, au final, est-ce qu’on recommande d’aller faire un tour à Varsovie? Je répondrais 200 fois oui, parce que c’est une ville qui se laisse découvrir par l’intermédiaire de ses paradoxes : une ville qui bien qu’après avoir été détruite presque complètement regorge d’histoire à tous coins de rues, une ville qui résiste au déviances du gouvernement en place (on croise régulièrement des manifestants) mais brille par son insouciance tout le long de ses cafés et restaurants tendances, enfin une ville marqué par tout le pragmatisme tellement polonais mais qui se laisse traverser par la musique de Chopin…