Pour 2018, Traileurs/coureurs lorrains, faites vous « entendre » (enfin « comprendre » plutôt…)

A la fin de l’année 2017, en écrivant l’article précédent, je me suis demandé ce qui faisait la particularité du coureur lorrain, et je nous réunissais tous sous le qualificatif de « courageux » parce que tenir et aller s’entraîner alors que ça fait déjà 3 mois qu’il pleuvait relevait d’un certain courage. Comme 2018 est l’année de la réflexion (ben oui, on n’est déjà début janvier et je n’ai toujours pas de résolutions, donc je sens que ça ne va pas être l’année de l’action… sauf si on décrète que ce sera l’année de l’action sans préméditation, ce qui est beaucoup plus fun), j’ai un peu pensé à ce qui nous caractérisait au-delà de cela. Et la réponse tomba comme une évidence… c’était la façon de parler!

Alors évidemment, vous me direz qu’on n’est pas comme au Quebec où il faut parfois s’accrocher pour comprendre, mais il y a tout un tas de subtilités (pas forcement très subtiles d’ailleurs) qui permettent aisément de localiser notre AOC (appellation d’origine de coureur).

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Donc, je me lance pour un des premiers entraînements de l’année et voilà ce qui se passe dans ma tête ainsi que la traduction en français dans le texte. Si vous n’êtes pas lorrain, cela vous permettra de retenir certaines expressions afin de discuter avec le traileur d’à coté sur la ligne de  départ de votre prochaine course si vous décidez de passer par la Lorraine (voir NdA #1 à la fin de l’article) sauf si lui, il est vosgien, parce que là, c’est le niveau expert qu’il faudra acquérir!:

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Premièrement, retrouver mes baskets… Il y a des copains qui sont venus manger hier, on a fait un peu la chouille (c’est bien mieux que quand on fait la fête) et maintenant le lendemain c’est un peu le caillon dans la maison (pour ne pas dire le bordel parce que ça, c’est pas joli comme mot). Pas grave, on rangera plus tard. Ah, elles sont là, sous le tas de vêtements. Je les enfile et je fais les flots bien fort pour ne pas qu’ils ne se défassent et je doive refaire mes lacets pendant la course.

Je ferme la lumière (ben non, on ne l’éteint pas chez nous!), je sors dehors (tout comme quand on monte en haut et on descend en bas… pléonasme involontaire mais cependant nécessaire afin agrémenter l’expression). Je ferme la porte et clanche deux fois pour m’assurer qu’elle est bien fermée. Ouf, l’hiver est bien avancé et on se les gèle, ça caille vraiment (d’ailleurs en Lorraine, qui n’a pas déjà mis le chauffage une fois en été?).

Après quelques kilomètres de pluie dans la face, je suis en train de prendre une rincée (ça, c’est quand il pleut comme vache qui pisse… assez souvent quoi), je sens bien que le prochain rhume de la famille c’est pour moi, j’ai déjà plein de schmurtze dans le nez (je ne vais pas forcément faire de dessin pour celle-là) et avec l’eau qui rentre dans mes baskets je commence à avoir froid les pieds (ici le « aux » est facultatif). Sortir par ce temps, il faut quand même être un peu frâlé (à ne pas traduire par idiot, merci d’avance pour moi).

C’est dimanche matin et je passe devant la boulangerie du quartier, et je me dis que je m’arrêterais bien au retour pour acheter une part de tarte aux quetsches (congelées bien sur parce que ce n’est plus la saison des mirabelles) ou un bon gros schneck aux petits raisins qui ont été bien trempés dans la schnick au préalable (attention, juste une petite schlouk!).. ça donne envie.. J’en achèterais peut être quelques uns pour toute la famille, à partager bien proprement parce que ma fille Laura est un peu nareuse sinon elle risque de chigner (attention, je n’ai pas dit que c’était une râleuse!).887173f2-3a40-431f-b657-5340de6fcb5d

Pensons à autre chose, quelles courses je vais bien faire cette année? Le Graoully certainement, un semi pour sûr, on va monter sur le marathon avec les copains à l’ING night chez les voisins du Luxembourg rien que pour l’ambiance et quelques courses dans les patelins comme Grosbliederstroff  (allez, essayez de la taper sur le GPS celle-là sans l’avoir noté au préalable!) ou dans un village le la région des anges (facile dans le coin un village sur 2 fini par « ange », vous n’avez que l’embarras du choix!). J’irais très certainement aussi faire celle de Metz (et le premier qui prononce le « t » dans le nom de la ville, on l’étripe parce que ça se prononce Mess avec 2 « s » voir NdA #2 toujours à la fin).

Aïe! Perdu dans mes pensées, mon pied à vrillé sur une pierre et j’ai failli me scroutcher! Heureusement que j’ai rétabli, ça aurait fait bizarre de me retrouver la fratz contre le pavé. Bon, en même temps, j’ai pas la foulée très aérienne, avec tout ce que j’ai mangé pendant les fêtes en Pologne (qui a dit bu?), j’ai pris un peu de speck (oui, vous savez bien, le petit bourrelet, là, sur le côté) et donc je cours comme un cagneux (ici, ce ne sont pas que les genoux, c’est tout l’ensemble qui est dans cet état!).

Bon, je prends le chemin du retour, je commence à avoir faim, c’est bientôt l’heure de grailleron irait bien au restaurant entre midi (inutile de dire « entre midi et deux », on prend le temps qu’on veux pour manger, non?)

J’arrive à la maison, et je suis accueilli, comme il se doit, par Sam, mon fils, qui me demande immédiatement d’aller prendre ma douche parce que ça schlingue selon ses dires (ça veut dire que je répands un léger parfum de rose mais lui, il n’aime pas trop les fleurs!). J’enlève donc mes baskets, je mets mes schlapps (chez nous, ça ne fait pas un bruit de tong parce qu’on a les pieds mouillés en rentrant) et direction la douche…

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Allez, sur ce petit exercice de style, il est maintenant temps de vous souhaiter une excellente année 2018. Qu’elle vous apporte joie et bonheur…

Pour les coureurs, on se retrouve bientôt sur la ligne de départ d’une des courses de la région, pour la réalisation et l’accomplissement de nos résolutions de l’année… enfin, dès que les inondations dues à la tempête s’arrêteront…IMG_0510

Allez, tchuss comme on dit chez nos voisins… (NdA #3)

 

NdA #1 : Qui a ajouté « avec mes sabot » ? Attention, c’est pas bien de se moquer de nos baskets….

NdA #2 : en fait, pour retenir et prononcer Metz correctement, il faut penser au chiffre vingt, qu’on ne prononce pas le T (cette note ne convient pas aux lorrains, puisque nous prononçons vingt avec le T parce que sinon ça fait vin et le vin, nous, on le boit)

NdA #3 : Cette liste est loin d’être exhaustive, et ne reflète que le temps d’un parcours de course à pied. Je vous laisse la liberté de compléter à loisir…csm_2017-02-tete-stnic_35918575e6

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