Comme expliqué dans l’article précédant, un excès d’optimisme m’a conduit à m’inscrire à 2 courses pour ce week-end en répondant au défi du Graoully : 12km le samedi après-midi et 21km au programme du dimanche matin. Il faut bien évidement que ma tendinite me lâche un peu, mais on va au moins tenter..
Pour le premier jour, ce samedi, j’embarque les enfants dans la voiture parce qu’il n’y a pas de raison que je sois le seul à m’amuser, donc pour eux je les emmène sur le Graoully kids.
Il y a foule sur le parvis du stade, et avec les enfants, ça court dans tous les sens. Il règne une belle ambiance festive, agrémentée par le fait que ce week-end marque enfin l’arrivée du printemps, il fait un temps exceptionnel.
Les enfants s’engagent sur leur courses respectives, ce qui me permet de m’échauffer en les suivant. Ça court déjà très vite, mais bon, on ne pouvait pas s’y tromper parce qu’à 10 ans, certains ont déjà un équipement qui est en corrélation avec leur vitesse de course (c’est vrai qu’avec mes chaussures trouées, mon t-shirt Spiderman et ma casquette à l’envers… j’ai presque l’air d’un pingouin à côté d’eux). Mon fils Sam s’arrache afin d’aller chercher la médaille proposée à la fin. Dans la course suivante, ma fille Laura donne tout et se retrouve sur la troisième place du podium. Dire que moi, je fais des courses tous les week-end et on ne me donne jamais de coupe à la fin (hein? qui c’est qui a dit « t’as qu’à courir plus vite?).
Bon à mon tour d’en découdre : direction le sas de départ. Il règne une grosse ambiance, tout le monde discute, rigole, c’est vraiment festif.
Le départ est donné, et comme je ne suis pas sûr de tenir les 2 jours, je suis partagé entre me donner (et si jamais je ne tiens pas pour le jour suivant, j’aurais déjà validé une belle course) et de m’économiser un minimum parce que, si jamais il y a un lendemain, je risque de le payer. Apres 2km de course, je choisi l’option 1.5, en gros j’hésite toujours même la cheville semble me laisser tranquille. On rejoint vite les bois et les premières montées sont bien au rendez-vous. Bien vite, même pour les gugusses devant, ça devient difficile de courir. On se met tous à marcher dans les pentes les plus raides et même de cette façon, on le sent vraiment passer. Paradoxalement je ne sens plus ma cheville mais j’ai les cuisses et les mollets qui commencent à m’engueuler et à m’insulter (« qu’est ce que tu nous fais subir! T’es vraiment trop…). Au fur et à mesure que les grimpettes s’enchaînent, je les entends de plus en plus se plaindre.
La suite est une succession de montée, descente … montée, descente et j’avoue que je ne me rappelais plus que ça faisait si mal… Alzheimer arrive, puisque j’ai tendance à oublier dès que j’ai passé la ligne d’arrivée. Bon, ce coup-ci, vu la dose, je pense qu’il me faudra quand même une bonne semaine avant d’oublier.
La course est vraiment belle, surtout par ce temps, et il y a du challenge jusqu’à la dernière montée qui nous fait marcher péniblement jusqu’en haut du plateau ou se trouve le repère du Graoully où un petit frisson me parcourt en arrivant sous l’arche du dragon. Puis la dernière descente s’engage afin de terminer en beauté. En effet, alors que le parcours était jusqu’alors praticable, on se retrouve sur les derniers 600 mètres dans une auge à cochon. Le coureur juste devant moi perd d’ailleurs sa chaussure dans la boue et j’entends les mêmes insultes que celles dites par mes jambes à ma tête lors de la montée précédente.
A l’arrivée, je m’allonge en me demandant bien si je vais resigner pour plus le lendemain.
Une douche, une pizza, un massage des jambes endolories plus tard, je vais me coucher tant bien que mal (parce que la chambre est à l’étage et qu’il faut monter des escaliers).
Le lendemain, quand le réveil sonne, Anna se tourne avec un regard interrogateur sur moi… Je me lève, et je m’aperçois que j’ai 2 bouts de bois à la place des jambes. Etant donné que les bouts de bois, ça ne parle pas… je me dis que je me ferais moins insulter aujourd’hui donc je lui fais un sourire et lui dit que je suis en pleine forme… c’est parti…
Arrivé donc au même endroit que la veille, une ambiance complètement différente se dégage… c’est beaucoup plus calme et plus serein. Dans le sas, on n’entend pas un bruit… Pour renforcer cette ambiance, l’animateur au micro (habillé en chevalier pour l’occasion), nous demande de poser un genou à terre afin de porter allégeance au dragon et de respecter le code du traileur. Tout le monde s’exécute, si bien que l’ambiance est extraordinaire.
Quand le départ est donné, je décide d’y aller beaucoup plus cool. Contrairement à la veille où je voulais donner un minimum au cas où, ce coup-ci je veux simplement tenir jusqu’à la fin. Je n’ai en effet jamais fait plus de 21 km et quand on rajoute les 750 mètres de dénivelé, c’est un vrai défi pour moi.
Si le début de parcours est similaire à la veille, il devient rapidement différent (logique vous me direz, il faut rajouter 10 bornes!). On est beaucoup plus sur du single trace, et les arbres qui laissent passer les rayons du soleil matinal rendent la course un peu magique.
Les montées sont bien là, la DDE n’est pas venue pendant la nuit pour nous raboter tout ça, mais je suis un peu plus prudent donc ça passe.
La course est encore plus belle que la veille, on passe sur quelques points de vues en haut des coteaux absolument fantastiques. Bon évidement, il faut les mériter… mais la récompense est bel et bien là.
Arrivé au 17 ème, étant donné que je me sens bien, je décide de me lâcher un peu. Si bien qu’arrivé à la marre à cochon, étant donné que je sais à quoi m’attendre, je rejoins un coureur qui essaye encore de préserver ses baskets sur les 100 premiers mètres. Comme je sais ce qui nous attend et qu’il n’y aura pas moyen juste après, je l’entraîne avec moi pour profiter à fond de la gadoue. Puis quelques centaines de mètres avant l’arrivée, je me mets à ses côtés. Il me regarde et me dit avec tout le désespoir dans sa voix « Ah non, pas maintenant, je ne vais pas me faire doubler maintenant! ». Je lui dit que non, mais à la condition qu’il accélère… si bien qu’il donne ses dernières forces pour jouer le jeu et m’accompagner…
Puis à l’arrivée, un bénévole me tend une bouteille de bière pour me récompenser… quel dommage, moi qui voulait arrêter!
En conclusion, 2 courses, 2 distances, mais aussi 2 ambiances vraiment différentes… ça vaut vraiment le coup de faire les 2… enfin, à confirmer si je récupère mes jambes dans quelques jours.
Bravo 👏👏👏 beau défi et super CR. Merci pour le partage
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