En effet, en juillet-août dans la région, le calendrier des courses a des airs de vacances : c’est fermeture annuelle pour raison de congés scolaires. La boussoise marque l’heure de la sonnerie de l’école à la fin des vacances…
Bon, de mon côté, du coup j’en ai profité pour pousser un peu plus loin, au travers de la frontière avec la Belgique histoire de voir s’ils servaient de la bière belge aux ravitos (et je peux vous assurer que non, c’est un légende urbaine, ils s’en tiennent à l’eau et au coca… ce qui n’est pas plus mal par ailleurs).
Donc après le Castle Trail de la Roche-en-Ardenne, qui m’avait laissé un excellent souvenir, mal m’en à pris de renouveler l’expérience la semaine dernière pour le Trail des Vieux Moulins à Lierneux. En fait, c’est un trail de toute beauté qui vaut vraiment le coup, surtout parce que le tracé (de la course) ne suit pas forcément un vrai tracé (des chemins pris par des gens auparavant). Non, l’organisation s’est laissé la liberté de passer là, où bon lui semblait afin de nous faire découvrir les plus beau coins à travers les sapinières ou à flan de colline à travers les bois sans qu’il n’y ait forcément de chemin. Autant cette course est vraiment belle, autant elle est extrêmement exigeante et technique. Et comme je ne suis pas forcément le plus grand des techniciens, au 15ème kilomètre (d’une course qui en comptait 25), je me suis pris les pieds dans les ronces et j’ai fait un vol plané qui aurait pu peut-être me qualifier au championnat d’Europe de saut en longueur. En tout cas, je me suis vautré comme si j’étais dans le sable sauf que dans mon cas, c’était sur un chemin de terre qui n’avait pas vu une goute de pluie depuis 1 mois. Bref, quand je me suis relevé, j’avais le genou en vrac et l’impression que je m’étais explosé une côte. Fort heureusement, ce n’était qu’une impression puisque j’ai quand même terminé la course (tant bien que mal et en tout cas beaucoup moins vite).
Donc nous voilà une semaine après, le samedi la veille de la Boussoise, avec un beau dilemme. Je ne suis pas au mieux, même si je me suis arrêté pendant une semaine complète, je ne peux toujours pas respirer à fond surtout en position allongée. D’un autre côté, j’ai les jambes qui picotent et je ne voudrais pas rater la Boussoise, qui marque la première course de la rentrée dans le coin. Finalement, comme je me dis que les courses, ça se court debout et que moi, j’ai mal quand je suis allongé, donc ça ne devrait finalement pas poser de problèmes.
Le dimanche, résolution faite, je me prépare, me rends sur les lieux ; il y a un monde énorme pour une course de village. Ça sent vraiment la rentrée, il y a des groupes un peu partout et ça discute essentiellement de vacances, de plage et de soleil… les peaux bronzées tenant le crachoir en face de ceux qui le sont moins (bronzés)…
Aux inscriptions, nouveau dilemme : 8 ou 14km? Rapide check-up des sensations, avec le 8 je risque de vouloir aller trop vite et de ne pas m’écouter, donc ça sera le 14 au moins comme ça si je sens que ça ne va pas je lâcherais et je terminerais tranquillement sans trop rester sur ma faim… et je ne me serais pas levé pour rien…
Le départ est donné et c’est avec un peu d’appréhension que je déroule le 1er kilomètre. Mais je crois que ça à l’air d’aller donc je me détends peu à peu. Puis à un vingtaine de mètres devant je m’aperçois que je vois une tête connue : c’est Arnaud que je retrouve souvent dans les mêmes eaux que moi dans les courses. Allez, un petit effort et je vais essayer de le rejoindre. Bon c’est vrai, qu’on se dit que 20 mètres ce n’est pas beaucoup mais pour rejoindre quelqu’un qui jusque là, courait à peu près à la même vitesse que toi, c’est pas ce qu’il y a de plus évident pour le rattraper et ça peut prendre un peu plus de temps que ce que tu as calculé (si un coureur A court à 13,071km/h, un coureur B à 20 mètres devant qui court à 13,024km/h, combien de temps lui faudrait-il pour le rattraper?). Bref, un certain temps après qui me semble assez long d’ailleurs, je réussis enfin à le rejoindre, le temps qu’il me raconte ses exploits de la semaine passée au marathon de Gdansk… Je tiens l’allure mais je ne suis pas à l’aise pour le suivre. Puis arrive le premier ravito et à ce moment Arnaud s’arrête, tandis que moi je continue rapidement en me disant que son rythme est plus élevé que le mien et qu’il me rejoindra. Ce n’est malheureusement pas le cas (je pense qu’il a dû commander une saucisse au BBQ et que ça a dû prendre un peu plus de temps que prévu).
Je me retrouve seul, et je profite pleinement du parcours qui est idéal pour une course de reprise. Le parcours évolue sur l’herbe ou les chemins entre les étangs, on longe la Moselle sur la voie verte, on passe le long des champs. C’est assez varié et c’est vraiment plaisant à parcourir.
Depuis quelques kilomètres, mon genou a finalement arrêté de jouer les rebelles en allant quelquefois dans une direction contraire au reste de mon corps, donc je me permets d’allonger petit à petit la foulée pour retrouver des sensations. Puis l’arrivée pointe le bout de son nez et j’accroche quelques coureurs sur la fin afin de me faire plaisir jusqu’à l’arrivée. Je suis content, ça s’est finalement bien passé et la course a été des plus agréable.
Ça y est, on est prêt pour la rentrée, parce que le calendrier de septembre est plein et je crois qu’il va falloir qu’on fasse des choix…