Et si on faisait un Spiridon…

A l’heure d’aujourd’hui, on ne va plus trop « courir » mais on va faire du « running » à la place, on ne va plus faire que très rarement une « course nature » le dimanche matin mais on va plutôt faire un « trail ». Bref, le vocabulaire du « runner » a presque autant évolué que le matériel qu’il embarque avec lui (je ne me souviens d’ailleurs plus la dernière fois que je suis sorti sans prendre ma montre GPS). Le monde change et le coureur avec lui aussi…

Mais voilà ce dimanche, Anna (mon épouse) avait prévu d’animer un stand à la foire expo de Luxembourg et on a prévu de la rejoindre avec les enfants pour le repas. Quand il y a un événement dans le genre, il ne m’en faut généralement pas plus pour aller reluquer s’il n’y a pas une course à faire pas trop loin… et s’il y a moyen de faire d’une pierre 2 coups, c’est pas plus mal…

Rapide coup d’œil sur internet et je tombe sur l’organisation du Spiridon à Kockelscheuer ce dimanche matin.

Un Spiridon! Vous entendez ça, un Spiridon! Ce nom résonne à mes oreilles comme une nostalgie, une promesse d’un monde que je pensais disparu à tout jamais, une poésie quoi. Ça renvoie au temps où on ne payait pas des dizaines d’euros pour participer à une loterie pour nous permettre de dépenser des centaines d’euros pour courir 42km.  Oui à un temps où courir c’était prendre son t-shirt en coton et son bandeau anti-transpi autour du front et une course, ça s’organisait avec quelques potes et surement quelques bières… Alors ne vous méprenez pas, ce n’est pas que j’aime pas les grosses courses, parce qu’en général elles nous permettent de courir dans des lieux extraordinaires mais elles ont souvent tendance à prendre la vedette aux courses dites de villages qui tiennent parce qu’elles sont faites par des passionnés.

En plus, il y a des courses pour les enfants.  Anna nous suit pour assurer la logistique mais comme elle n’a que peu de temps, je me suis inscrit au 5km. Oui, certains diront que faire 5km, ça ne vaut même pas le coup de se déplacer. D’un autre côté, Usain Bolt se déplaçait bien dans le monde entier pour faire des 100 mètres lui… et je vais donc en faire 50 fois plus… mais légèrement moins vite…

Tout ce petit monde se dirige donc vers la périphérie de Luxembourg en ce dimanche matin où l’hiver est finalement revenu, et on regarde attentivement le ciel nuageux en priant pour qu’il ne pleuve pas. Arrivé sur les lieux, les dossards sont vite retirés et on commence les tours de chauffe avec les enfants, parce que le départ est à 9h45 très précise. Ça change un peu du modèle français où c’est souvent un peu la foire pour les dossards et où avoir 10mn de retard pour le départ ce n’est pas considéré comme du retard. Ici, c’est efficace et précis, à se demander comment ils font quand on a l’habitude du modèle un peu « fête du slip » à la française.

Premier départ pour les enfants, pour 1km, dont les 200 premiers mètres à fond de train comme s’ils étaient suivis par une meute de loups et les 800 suivants en mode, je vais mourir… Les cocos s’arrachent, Laura fini même première chez les filles, simplement un peu déçue du coup qu’il n’y ait pas eu de podium. Pour moi c’est un bon échauffement.

Je rejoins la ligne de départ, et je suis entouré de toute la jeunesse des écoles d’athlétismes qui squattent les avants-postes mais me laissent assez de visibilité vers l’avant parce qu’ils font tout juste la moitié de ma taille. Comme prévu, ils partent comme des balles. De mon côté, j’ai des objectifs : étant donné la distance raisonnable, je vais tenter de passer en dessous de 20mn. Le problème c’est que le parcours est dans les bois avec un petit dénivelé un peu cassant si bien qu’au bout du 1er km, je vois bien que je dois revoir l’objectif à la baisse. Devant, ça court assez vite, et je laisse donc partir les premiers avec regret, dont 2 gugusses habillés en tortue ninja, comme quoi il ne faut jamais sous-estimer les super-héros (même si je ne suis pas sûr que techniquement les tortues ninja sont dans la catégorie super-héro… à vérifier).

La course se transforme peu à peu en exercice de torture : plus c’est court et moins tu te laisses d’excuses pour ralentir comme lors des séances de fractionné, où tu en sors complètement défait. Dernier kilomètre, mon cœur me demande de m’arrêter mais je décide de l’ignorer, parce qu’on joue au jeu « tu m’dépasse, j’te dépasse » avec un concurrent jusqu’à la ligne d’arrivée où mon cœur qui finit par s’énerver de ce jeu  et décide de le laisser passer! Raté!

Mais je suis heureux, j’ai tout donné… et maintenant direction la foire expo, pour le « festival des migrations » où il y a plein de trucs à manger de plein de pays différents et ça tombe bien, on a tous faim et on l’a bien mérité…

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