A la question « mais pourquoi tu cours ?« , que chaque coureur entend régulièrement, les réponses sont très diverses :
- Ça me permet de manger du chocolat le soir devant la télé sans culpabiliser (cette réponse marche aussi avec la bière),
- Ça me permet d’oublier, de me retrouver seul et de réfléchir au sens de la vie (et comme la réflexion est profonde, cela entraîne quelquefois de se perdre complètement dans les bois et donc d’intensément penser au sens du retour à la maison, réflexion beaucoup plus pragmatique que le sens de la vie),
- Ça me permet de me faire mal et d’en venir à aimer ça (oui je sais, celle-là est quand même un peu bizarre je dois avouer),
- …
Bref, beaucoup de raisons intensément centrées sur soi-même…
Mais quelque fois, on a des occasions de concilier sa passion et avec une vraie cause. C’est d’ailleurs une tendance qui commence à arriver, celle d’organiser des courses solidaires. Et l’Escapade d’Olivier est l’une d’entre-elles parce qu’elle bénéficie à l’association du Hameau d’Olivier qui a pour but d’aider des personnes en situation de handicap et de les aider grâce à la Thérapie avec le Cheval.
Bref, quand Anna me demande si je vais courir ce dimanche, je lui réponds fièrement que oui et pour une bonne cause… c’est l’argument imparable !
La veille, direction Décathlon, pour l’inscription, et je me vois proposer un gobelet parce qu’en plus la course à une vocation écolo et qu’il n’y aura pas de gobelets sur le parcours. Là aussi, c’est une tendance au moins dans les trails, mais le problème c’est qu’on offre maintenant des gobelets en plastique dur, qu’on a du mal a trimbaler sur les courses et que je finis à accumuler à la maison. Donc, ma première réponse est non. Mais Anna me dit de regarder, parce qu’il a l’air bien celui-là… et effectivement je suis tout de suite conquis par le concept : dans sa forme originale, il a une forme de gobelet, mais vide, on peut le déformer jusqu’à ce qu’il devienne minuscule… et donc tienne dans une poche. Ça, c’est une vrai bonne idée…
Donc, dimanche, direction le domaine de Volkrange pour le départ des 20 kilomètres. Ambiance de rentrée, la température est un peu en dessous de 20 degrés (alors qu’on était encore au dessus de 30 la veille, à croire que la météo à compris qu’on était passé au mois de septembre), donc conditions parfaites pour courir. Sur la ligne de départ, l’ambiance est aussi de rentrée où je croise Marie puis Gab, et on parle bien évidemment de la rentrée scolaire des enfants le lendemain.
Mais pour tout de suite, c’est place à la course. Premier kilomètre dans le parc du château, afin de terminer son échauffement même si devant, on voit que les premiers n’ont pas trop glandouillés pendant l’été et n’ont pas, comme d’autres, passé leur temps sur un transat devant une piscine à manger des glaces. Puis rapidement, en sortant du château, ça se met à monter sérieusement. Bon, j’ai déjà envie de marcher mais comme je vois qu’autour de moi ça court, je me retiens encore un peu…
On passe dans les bois assez rapidement. Ça va, l’orage de la veille n’a pas trop laissé le terrain dans un sale état, probablement du fait de l’absence de pluies ces derniers mois.
Une petite descente, et on attaque une vraie montée. Ça y est, on ne fait plus semblant, ce qui m’arrange parce que je peux maintenant marcher sans culpabiliser. Bon, il y en a quand même qui courent encore, mais ça ne devient plus la norme; non, ce n’est pas eux qui vont me faire culpabiliser!
Arrivé en haut, on parcourt le plateau du Konacker avec sa vue magnifique sur toute la vallée puis, on redescend et là, aussi pour de vrai. Je manque d’ailleurs de peu de rater un virage et d’embarquer avec moi toute une bande de rubalise pour nous bloquer le chemin et ça ne se joue pas à grand chose que je ne fasse un vol plané avec de la rubalise autour de la taille avec 2 branches à son bout!
Le reste du parcours est super agréable, presque uniquement dans la forêt. On rejoint le chemin du 10km et des marcheurs et ça continue à bien monter et descendre. Avec ce dénivelé, je suis un peu seul tout le long parce que c’est difficile de trouver le même rythme avec les autres coureurs. Si bien que je suis content quand vers la fin, je retrouve Stéphane (qui m’avait accueilli la veille au Décathlon) et Arnaud qui sortent tous deux des buissons sur le côté (et oui, c’est long une course!) et qui m’accompagnent pendant quelques centaines de mètres. De leur côté, ils sont motivés par une vraie mission : celle de courir en accompagnant les Joelettes afin de donner du bonheur au gens, ainsi que pour la lutte contre la maladie de Charcot.
Je déroule à la fin, j’ai les jambes un peu raides mais je suis encore accompagné par les cris et les chants des P’tits Potos derrière moi.
Je rejoins le coureur devant moi, et je l’emmène afin qu’on termine ensemble…
Il y a de belles courses, et il y a de belles courses avec de belles causes, et je suis heureux d’avoir fait cette dernière… et merci à l’organisation, cette course à tous points de vue, elle vaut le coup…
