Le trail de Malling… ou 18km pour aller à la conquête du château des Ducs de Lorraine…

En règle générale, pour faire une bon film, il faut plusieurs ingrédients : de bons personnages, une intrigue et un cadre. Et quand tu fais une course ou un trail, c’est un peu la même chose. Pour que ce soit bon, il faut :

  • de bons personnages : et comme l’acteur principal c’est toi, ça ne laisse aucun doute qu’au niveau du personnage, ça sera intéressant (au moins pour toi-même). Avec un peu de chance, tu peux y participer avec des copains ou, à défaut, faire des rencontres le long du chemin, ce qui fera naître des liens d’amitié.
  • une intrigue : ici, pas de problème, si tu t’es fixé un objectif à atteindre, tu passes toute la course à te battre sans savoir si à la fin tu vas réussir. Et même si tu n’as pas vraiment d’objectifs et que tu y vas pour le fun, il y a toujours du challenge parce que ce n’est jamais anodin de courir.
  • Et enfin, il faut un cadre qui vaille le déplacement. C’est sûr que ce n’est pas spécialement sexy d’aller courir dans la zone commerciale de la ville d’à côté ou de longer la route nationale pendant des kilomètres (et quand tu es en Lorraine, c’est généralement sous la pluie pour l’aller, et sous la pluie et contre le vent pour le retour…).

Et en ce mois de novembre un peu terne, il est vrai, une promesse vient attirer mon intérêt : les organisateurs du trail de Malling ont changé le parcours du 18km pour le faire passer par le château de Sierck-les-Bains. Or, pouvoir courir et traverser un tel endroit, c’est tout simplement magique. C’est un lieu chargé d’histoire moyenâgeuse, résidence des Ducs de Lorraine dont l’histoire remonte au XIe siècle et qui domine la Moselle, installé tout en haut d’un promontoire rocheux. Et avoir la chance de courir dans des endroits pareils, c’est bien simple, j’adore ça.

Alors, en ce dimanche où la pluie a eu la bonne idée de se décider de nous laisser du répit, je me prépare tel Charles le Téméraire (bon d’accord, le heaume et le cheval en moins… mais une montre Garmin et des baskets high-tech en plus) et je me dirige vers Malling pour aller conquérir ce fameux château des Ducs de Lorraine.

En arrivant à destination, on s’aperçoit que le froid n’a pas arrêté les coureurs, on est sacrément nombreux à braver les 3 degrés et la légère brume du matin. Quelques tours pour s’échauffer et le départ est déjà donné. Devant, ça part comme des balles et rapidement, je ne les vois plus… tant et si bien, qu’à la sortie du village, au premier virage d’un chemin dans la boue, j’entends crier le coureur juste derrière moi « Maiiiiissss, c’est pas par là, c’est de l’autre côté!!!« . Dans la tête d’un traileur, c’est le moment où tu rebranches ton cerveau et tu regardes autour de toi. Le panneau semble indiquer l’autre côté, mais c’est pas bien clair… Puis, je vois les autres suivre l’autre chemin, et si je me souviens vaguement de la carte que j’ai regardée vite fait, ils ont raison… alors, je décide de les suivre. Après quelques temps, on rejoint un bénévole qui nous confirme qu’on est bon… et qu’on est les premiers (ça sera bien la première fois que ça m’arrive!). On monte rapidement dans les bois et après quelques kilomètres à faire de bonnes glissades dans la boue toute fraîche, on découvre déjà le fameux château.75242018_1584379988371907_4214385849736888320_n

Les organisateurs, non contents de nous faire voir le château, nous ont réservé la joie de le traverser et même de rentrer à l’intérieur! La magie opère, le passage du château médiéval est fantastique et nos chaussures de trail martèlent ce même sol où 1000 ans auparavant, le bruit du sabot des chevaux devait résonner pareil.

Puis descente de la ville et on repart dans les bois. Le parcours est plus dur que l’année passée et ça monte sacrément. Ça tire sur les jambes mais la montée vaut le coup, parce que tout en haut, les rayons du soleil d’automne qui traversent les feuilles des arbres dans la brume, rendent l’atmosphère vraiment particulière, un peu magique.

C’est à ce moment que les vrais premiers (un peu fâchés comme prévu) commencent à me doubler et effectivement, ça ne rigole pas… bon, même sur un malentendu, ce n’est pas aujourd’hui que je vais faire un podium!

Les kilomètres s’enchaînent, et les passages dans les bois deviennent assez techniques sur une bonne partie du parcours. 14e kilomètre, les jambes commencent à être lourdes mais ça va. Puis, on arrive à une route et un bénévole nous indique un petit tunnel qui passe en dessous…. heuuu, ça ne passe pas!… enfin c’est bien bas!… donc c’est tant bien que mal à quatre pattes, que je passe par là… bien heureux de la petite surprise de la fin, j’arrive de l’autre côté en pensant que maintenant, je vais pouvoir dérouler…

Sauf que les surprises ne s’arrêtent pas là, et la descente finale s’effectue dans le ruisseau qui se jette dans la rivière en contrebas. C’est là que le trail acquiert toute sa grandeur, la descente est épique… un pas dans l’eau, un pas dans la boue, c’est du pur équilibrisme par moment, et je manque de peu de m’étaler dans le ruisseau une paire de fois. Cette fin est absolument superbe.

Après de longues minutes de descente, j’arrive enfin en bas pour régler le dernier kilomètre et passer la ligne d’arrivée avec le sourire aux lèvres.IMG_0273

Au final, j’en ai fait une certain nombre de courses et de trails cette année, mais je crois que celui-là a été probablement le plus beau. J’ai peut-être un seul regret, c’est de ne pas avoir fait le 30km, parce qu’un parcours de cette qualité, ça mérite de souffrir pour le faire et on en redemanderait presque…

…enfin, quand je vois les vidéos de Patrick sur ce même 30km, je vais quand même réfléchir un peu…

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s