Un avant-goût du monde d’après… le trail du Saint Quentin

Tout commence un soir pluvieux, un de ces soirs où la fatigue l’emporte et il n’y a rien de mieux à faire que de naviguer sans but sur les réseaux sociaux, à défaut de trouver quelque chose sur Netflix (trop de choix tue le choix, ou plutôt tue l’envie). Et mon attention se porte sur une publication. Je lève une paupière, une étincelle s’allume dans mon esprit et je me mets à rêver. Rêver du monde d’avant, celui où quand je n’avais rien de prévu le dimanche matin, j’allais me dégoter une course à pied pas trop loin histoire de me changer les idées et de tenter un défi plus ou moins relevé selon l’envie.

Donc je tombe sur la publication du trail du Saint Quentin qui est toujours prévu. Est-ce que je peux y croire ? Il ne faut pas se faire trop d’illusions, parce que même si on sent progressivement un espoir dans l’amélioration de la situation, toutes les courses depuis des mois ont été annulées les unes après les autres. Alors j’éteins le PC et retourne sur Netflix afin de voir si je suis plus chanceux avec un deuxième tour. Mais c’est encore pire et je n’arrive pas à me concentrer… et si jamais, ce coup-ci ça passait et que la course était organisée ? Ça m’énerve… je rallume le PC, direction les inscriptions… après tout, ça ne coûte rien d’essayer. Et là, je vois 2 propositions : 16 ou 30km. Même si je n’ai pas arrêté de courir depuis un an, je ne suis définitivement pas prêt pour faire 30km avec 1000 mètres de D+. En effet, à courir à 1 km de chez moi et avec une attestation bien rangée dans la petite poche arrière de mon short (on ne me l’a jamais demandée d’ailleurs, mais j’aurais bien aimé tendre ce papier à moitié trempé par la sueur remontée de mon postérieur lors d’un contrôle de routine!), même 5 fois par semaine, c’est pas ça qui fait les cuisses.

Mais là, je ne sais pas ce qui se passe, je craque et je clique sur le 30km… l’ironie sans doute de se dire qu’il y a de fortes chances que la course soit finalement annulée.

Donc me voilà 1 mois plus tard sur la ligne de départ des 30km du trail du Saint Quentin avec mon regard fier et mes mollets de poulet en batterie. Mais je suis présent sur cette foutue ligne de départ et c’est le principal, aux côtés de mon copain Jibé (qui lui a des mollets aussi gros que mes cuisses… on n’a pas vécu le confinement de la même manière!) avec une joie si grande que même le masque que l’on porte tous, ne gâchera pas le plaisir d’avoir la sensation de voir enfin le bout du tunnel. Le moment est simplement jubilatoire.

Ça y est, le départ est donné, un départ groupé, enfin au milieu de plein d’autres coureurs et au bout de quelques centaines de mètres on fait tomber les masques… Passage dans les rues du village et on rejoint rapidement les bois. Avec les premières grimpettes, l’euphorie laisse rapidement la place au doute : on n’a pas fait encore 10% de la course que j’ai déjà les muscles des jambes qui tirent (ça ne sert à rien d’être plus précis avec quels muscles parce que ce sont tous les muscles des jambes qui tirent! Je ne me souvenais plus que les courses, ce n’est vraiment pas comme les entraînements!).

Et ça ne s’arrête pas : quand ça ne monte pas ça descend, et dès que ça s’arrête de descendre, ça remonte. Allez, pas grave, il faut tenir le choc pour cette première.

Autour de moi, l’ambiance est bon enfant, on voit qu’on a attendu cela longtemps, trop longtemps. Enfin, arrivé au 20e kilomètre on voit que ça devient vraiment dur pour tout le monde, moi y compris. On commence à être marqué et un peu plus crispé. Les premières crampes chez certains apparaissent mais je suis chanceux elles me laissent plutôt tranquille (en même temps, on n’a jamais vu de crampes apparaître sur deux bouts de bois… et mes jambes ressemblent maintenant à deux bouts bois). A ce moment, je ne sais pas ce qui est le plus dur, monter ou descendre ?

Les derniers kilomètres sont vraiment raides et se finissent tant bien que mal, mais se finissent quand même et je passe l’arrivée avec le sourire.

Alors comment dignement célébrer cette belle renaissance, autrement que sur un pique-nique dans l’herbe en famille et avec des amis dans le parc non loin de l’arrivée. Bon, tout pourrait être parfait, sauf qu’aucun d’entre nous n’avait pensé aux bières… on n’a pas encore retrouvé les bons réflexes!

Je te la dédicace, Patrick!

Alors voilà, est-ce qu’on peut y croire sérieusement? Est-ce qu’on peut oser penser que c’était un avant-goût du monde d’après. Je ne sais pas, mais on va essayer d’en profiter au maximum, en commençant déjà par la semaine prochaine et un semi-marathon au programme (si mes jambes ne se rebellent pas d’ici-là)… mais ça, c’est une autre histoire…

2 réflexions sur “Un avant-goût du monde d’après… le trail du Saint Quentin

  1. Vinot

    Coucou Pascal , alors ? Les mollets de poulet ont bien résisté a priori ? Félicitations de la part des chapon-Vinot.
    La batin était bien méritée !
    Bisous

    J’aime

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