La blessure en course à pied, cette compagne la plus fidèle

Alors bien évidemment, c’est celle qu’on essaie tous d’éviter à tout prix, et quelquefois ça marche, elle te laisse tranquille pendant des mois. Mais c’est inéluctable, pile au moment où tu l’as oubliée, c’est là qu’elle revient d’un coup. Tu te croyais invulnérable, en pleine ascension avec des chronos qui faisaient tomber tes records persos les uns derrière les autres et bim…. d’un coup elle revient !

Tu passes de l’état de gazelle aussi bondissante qu’insouciante, à celui de limace qui doit ramper ne serait-ce que pour aller chercher la télécommande de la télévision située à quelques mètres de toi.

Et ça ne se joue à rien. Quelquefois tu le comprends bien : une cheville qui part dans une direction inattendue sur une ornière, un échauffement bâclé avant un fractionné ou même un coup de pied dans la table de nuit an allant faire pipi pendant la nuit (un autre effet secondaire de la bière de récupération). Quelquefois, c’est plus insidieux : une petite douleur dans le genou que l’on essaye d’ignorer parce que « ce n’est rien, ça passera », jusqu’au matin où tu n’arrives plus à descendre l’escalier sans te cramponner à la rampe tel une moule à son rocher.

le vengeur masqué !

Et pour moi, cette fois-ci ce fut un mix des deux, le doublé gagnant. Lors d’un semi-marathon en septembre pas loin de faire tomber le record (1h32… attention Kipchoge, tu vas bientôt avoir peur de moi!), au 19e km j’ai le mollet qui part en vrille. Mais bon, c’est pas une petite élongation qui va mettre fin à mon ascension fulgurante, don je rebalance un 10km trois semaines après que je termine comme le copain du Capitaine Crochet, celui avec une jambe de bois! Et comme c’est souvent face à l’évidence que que l’on se met à trouver des excuses plutôt que de regarder la vérité en face, je pense bien évidemment que si je m’arrête 1 semaine 1/2, ça repartira de plus belle après. Donc après 2 semaines, je ne suis plus en mesure de suivre mes enfants sur 2 km…

C’est là que je me rends compte qu’il est grand temps de laisser mon ego de côté et de faire une vraie pause. Donc, finalement c’est le derrière sur sur un vélo d’appartement, bien assis sur mon ego, que je combat ma frustration de ne plus pouvoir sortir pendant un bon mois.

Mais même après cela, l’amélioration n’est toujours pas au rendez-vous. Donc je me résouds enfin à prendre mon téléphone pour contacter un ami Kiné. Ici, c’est le signe que j’ai touché le fond, l’aventurier indestructible de Koh Lanta fait maintenant signe à tous les pêcheurs qui passent pour lui donner un peu à manger.

Bref, après un diagnostique à base de tapotages et de pressions plus ou moins profonds sur la jambe (« non, là j’ai rien… non, là rien du tout…. aïe, aïe, non pitié pas là…. arghhhhhhh), la sanction tombe : « T’aurais quand même pu venir avant, maintenant t’as laissé le problème s’installer (ce qu’ils appellent « chronique » dans le milieu de Kiné et pour les initiés dont je ne fais pas parti mais que je fais semblant de comprendre) et du coup, ça va être plus long ».

En même temps, il fallait bien ça pour faire redescendre mon ego au même niveau que celui de mes nouvelles performances (environ 14mn pour faire 1 km avec une pause au milieu que je ne compte pas dans les 14mn).

Puis après quelques séances, un protocole d’étirements ainsi que d’exercices de torture plus ou moins douloureux avec un rouleau (exercices qu’on ne trouve d’ailleurs pas dans les magazines de running, probablement parce qu’il n’y a plus de place après les articles « comment améliorer ses performances » et « quel est le meilleur régime pour un marathon » qui reviennent eux tous les mois), je suis à nouveau sur pied.

Alors évidemment, maintenant au moindre signe de tension dans la jambe, je panique… mais ce n’est peut-être pas plus mal, mais je cours à nouveau.

Oui, je cours! Il fait moche, il fait froid, il pleut, j’ai plus de souffle au bout de 2km… mais qu’est ce que c’est bon…

Et d’ici 2 mois, Kipjogé n’aura plus qu’à bien se tenir…

Merci Cédric !

Maintenant il est temps, on range les baskets au fond du tiroir, et on se prépare pour l’arrivée du Père Noël. Et il a intérêt à être en forme parce que j’ai été super sage cette année donc il va avoir du travail pour tout transporter.

Joyeux Noël à tous et à l’année prochaine!

2 réflexions sur “La blessure en course à pied, cette compagne la plus fidèle

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