Le Foxtrail ou l’âge de raison…

Quand le doute s’insère insidieusement dans ton esprit, c’est jamais bon…

Ça fait maintenant un peu plus d’un mois que mon tendon d’Achille joue les trouble-fête avec ma pratique de la course à pied. J’ai commencé à avoir mal lors d’un entrainement, le genre de mal qui te fait rentrer chez toi sans avoir fini ta séance en claudiquant comme un canard marchant sur un étang gelé. Ce fût le début d’une routine : pendant la semaine, je fais reposer ma cheville et je vais dans la salle de sport non loin de mon travail pour faire du vélo afin de garder le cardio (expérience psychologiquement traumatisante dans la mesure où je transpire comme un bouc sur un vélo qui n’avance pas). Et le week-end, parce que j’ai l’impression que tout va mieux, je retente une sortie à l’air libre et je rentre en boitant. C’est la loose ! Et en plus, après 1 mois de ce régime, j’ai été m’acheter un short avec du rembourrage, parce que j’ai l’arrière train qui crie pitié à chaque fois que j’aperçois un vélo (preuve est-il qu’au dessus de ma cheville, tout le reste marche bien parce que mes fesses communiquent parfaitement avec mon cerveau).

Et ça tombe mal parce que je me suis inscrit il y a quelques temps au Foxtrail à Bouzonville, non loin de chez moi. Et en plus, je n’ai pas fait les choses à moitié puisque devant les cases 12 KM ou 24 KM, j’avais sûrement quelque peu péché par excès de zèle et j’ai coché la deuxième.

C’est donc dans un état d’incertitude le plus complet que j’arrive à l’entrée de ce long week-end de Pâques. En effet, après avoir usé mon short tout neuf sur la selle du vélo, je ne ressens plus de douleurs à la cheville. En plus, un petit tour chez le médecin 2 jours auparavant, m’a appris qu’il n’y avait pas de lésion du tendon et le diagnostic orientait plutôt vers un problème dentaire (oui, moi aussi j’ai abandonné d’essayer de comprendre pourquoi quand tu dis à ton médecin que tu as mal à la cheville, après les palpation d’usage, il te met un ampèremètre dans la bouche et te dit d’aller voir ton dentiste…).

Donc maintenant, plusieurs scénarios possibles :

  • Option 1 : Je reste tranquillement à la maison et je mange les œufs de Pâques des enfants en loosedé…

Pas mal comme option mais je risque de m’en vouloir après.

  • Option 2 : J’y vais et là, plusieurs cas possibles :

a. La douleur a disparu et je fais les 25km en mode guerrier;

b. Je commence et si j’ai un doute je bifurque au bon moment sur le 12km pour être raisonnable;

c. Je me rends compte assez rapidement que ça ne va pas, donc demi-tour à la maison pour me taper le chocolat avant que les enfants aient tout bouloté…

Le jour J, je me lève donc… contrairement à ce qu’avait prévu la météo c’est une belle journée de printemps, signe s’il m’en fallait un, que l’option 2 est la celle que je dois adopter!

Foxtrail departDirection la course, récupération du dossard et on descend tous à 500 mètres en contrebas de la ligne d’arrivée pour la ligne de départ (au moins, on est prévenu que les 500 derniers mètres ne seront pas forcément les plus facile puisque ça va monter).

J’échange quelques mots avec Patrick avec qui j’ai fait la Kanerdal, mais vu mon état de confiance, je lui dis de pas m’attendre parce que je vais partir tranquille.

Foxtrail cheville
Allez, faut tenir ma cocotte…

Le départ est donné et on traverse la petite ville avant de se diriger sur les chemins. Les premiers kilomètres se font un peu dans la douleur puisque ça monte constamment. Mon cerveau marche autant que mes jambes, et je suis un peu fébrile en me demandant en permanence si la cheville peut tenir parce que ça tire. Puis avant le premier ravitaillement ma décision est prise : ça fait tellement plaisir d’enfin ressentir la douce chaleur de ce début de printemps après cet hiver où on a tout subit (surtout la pluie qui n’a cessé pendant des semaines et des semaines), et c’est tellement agréable de courir dans de belles conditions que ça serait dommage de devoir mettre un terme à ma saison alors qu’il y a de belles courses à venir. Je bifurquerais donc vers le 12km  afin d’éviter les risques et de profiter au maximum de cette course.

C’est donc libéré (délivré?) que je profite pleinement de cette course. Du coup, j’ai moins mal à la cheville, et je rejoins Patrick qui a l’air d’être dans le dur après les montées continuelles du début de course. Mais il me dit qu’il va continuer sur le 25KM.

Aux grands chemins forestiers, s’enchaînent les passages dans les bois où l’hiver a bien laissé sa marque si bien que la boue est bien présente. Ce n’est pas encore aujourd’hui que je vais renter propre…

La deuxième partie est plus facile, et on longe pendant quelque temps le ruisseau en bas de la forêt dans un cadre de début de printemps enjôleur.Foxtrail ruisseau

Puis pour la fin, nous rejoignons à nouveau la civilisation de la ville avec au passage quelques jolis escaliers (dont un où je manque de peu de m’étaler), sous les encouragements des bénévoles qui font tinter de grosses cloches pour nous encourager… c’est vraiment sympa…

A l’arrivée, je suis en mode cool et déroule en terminant. Je me fais rejoindre par un organisateur paniqué qui vient vérifier comment c’est possible que je sois arrivé premier du 24km. Je lui explique que c’est plus facile d’être premier du 24 en n’en faisant que 12, ce qui a l’air d’un peu le rassurer et d’aller de ce pas corriger l’injustice…

Allez, finalement je suis rassuré, 12km ça passe, on peut penser à la suite…. et en attendant, il y a les chocolats qui m’attendent…

Joyeuses Pâques à tous…

Foxtrail chocolat
Ça devrait suffire pour se retaper !

Une réflexion sur “Le Foxtrail ou l’âge de raison…

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