7h45 du matin, c’est jour de course aujourd’hui. Le réveil sonne, j’ouvre les volets et là, deux mots s’échappent de ma bouche : « oh, m…..de ». J’entends en résonance dans ma tête 1200 coureurs qui doivent dire, à quelques variations près, plus ou moins la même chose au même moment. En effet, devant mes yeux, une couche de neige tapisse la totalité du sol dehors.
Anna me regarde avec son air interrogateur : »t’es sûr que tu vas y aller? » Je lui réponds avec les mêmes yeux que mon fils quand à son tour il ouvre ses volets : « Je ne vais quand même pas rater une si belle occasion d’aller m’amuser dans la neige! »
Direction l’armoire où je choisis avec grand soin mes vêtements de course ; je vais prendre 2… non 3 couches, mes gants… Anna me regarde à nouveau avec son air sceptique : »Tu ne vas quand même pas… » Je regarde le short que je tiens dans la main, je regarde Anna et je n’essaye même pas de me justifier en le reposant sur le tas de vêtements et en prenant mes pantalons longs pour courir…
Je descends les escaliers afin d’aller sous le sapin de Noël. En effet, afin de me convaincre de l’accompagner au trail blanc des Vosges, Jibé (avec qui j’ai couru il n’y a pas longtemps le trail de Maling) s’est transformé en Père Noël et m’a envoyé par la poste des chaussettes imperméables. C’est l’occasion parfaite pour aller les essayer. Je mets la main sur mon bonnet et ça y est je suis fin prêt.
Donc direction Hombourg-Budange pour la Kanerdall, pour ma deuxième édition puisque l’année dernière je l’avais courue en entier avec Patrick (ici pour le CR) qui s’est malheureusement blessé cette année, donc ce sera seul cette fois-ci. Particularité de la course, tu choisis en chemin ta distance : 7, 14 ou 21 kilomètres. Je vais pour 21 mais je me dis que la neige pourrait très bien faire revoir mes objectifs à la baisse… on verra en cours de route.
Arrivé sur place, premiers pas dans la neige et après quelques temps, je peux affirmer que les chaussettes font des merveilles, je suis autant au sec et au chaud que dans mes chaussons à la maison!
10 heures, heure du départ. 1200 coureurs sur la ligne. Ça devient rapidement chaotique parce qu’on sait tous qu’au bout de 200 mètres, il y a un goulet d’étranglement. Donc pour ne pas perdre de précieuses minutes alors qu’on vient de partir, on essaye tous de se placer plus ou moins aux avant-postes. J’avais rejoint Didier dont les chronos sont plus ou moins similaires aux miens, mais on arrive à se perdre dans l’agitation de la foule sur le départ (heureusement d’ailleurs, parce que je le verrais me doubler à une telle vitesse après deux kilomètres, que je me dis que c’est une bonne chose pour moi de ne pas avoir tenté de le suivre).
A tous essayer de se placer devant, la masse de coureurs dépasse allègrement de 10 mètres la ligne de départ. Comprenant que faire reculer 1200 gugusses excités comme un troupeau de puces sur le dos d’un chien relève de l’impossible, l’organisateur se décide à sonner la charge. On se rue tous comme si on devait s’élancer pour un 100 mètres aux Jeux Olympiques. Je m’arrache si bien que j’évite les problèmes de ce premier obstacle, et je ralentis pour trouver mon rythme de croisière. 1200 coureurs ça fait du monde si bien que ça double un peu dans tous les sens. Je vois un coureur me passer sur le côté et accrocher son bonnet dans une branche, la branche se tend et reviens à sa position initiale en propulsant son bonnet dans le sens opposé telle une catapulte. J’espère qu’il a survécu en essayant de remonter la file pour aller le chercher…
La neige fait son effet, et c’est vraiment sympa de courir dedans, ça glisse un peu mais ça reste joueur. On arrive bientôt à la première grosse montée qui sera la principale difficulté. Mais arrivé en haut je commence à me poser des questions sur la distance à choisir. Je crois que ce dilemme ne va plus me quitter jusqu’au 9ème kilomètre, moment du choix.
Seul moment de répit, passage à l’intérieur du château de Luttange, qui est un moment vraiment unique et décalé ; on passe à l’intérieur des salles du château et on finit devant deux musiciens qui jouent de la musique médiévale… génial!
9ème km, check-up complet, scan de mes sensation… je découvre que j’ai mal aux jambes, aux genoux, au dos… et en plus je suis invité à midi et si je dois tenir l’horaire il faudrait que j’accélère… bref, je dois choisir le 14km. Au moment de la bifurcation, j’entends Patrick dans ma tête qui me dit « va à gauche, va à gauche.. » si bien que je bifurque pour le 21.
11ème km, je regrette déjà, parce que du coup j’ai à peine fait la moité de la course ! C’est malin!
Puis, je continue tranquillement, sans me stresser en profitant un maximum du spectacle extraordinaire nappé par la neige. C’est vraiment superbe. On passe dans les champs, puis dans les bois, et on court avec ce doux crépitement de la neige sous nos pieds.
Les kilomètres défilent, on rejoint finalement les participants du 14 pour que s’annoncent les derniers moments. Je passe la ligne d’arrivée, m’arrête 1mn et repart en courant : je vais être en retard pour manger… allez encore 500 mètres à courir pour rejoindre la voiture!
C’était vraiment une belle course dans une atmosphère de Noël. Et en revenant à la maison, les enfants ont aussi bien bossé et un bonhomme de neige m’accueille à mon arrivée.
Le temps est venu maintenant de vous souhaiter un très joyeux Noël… et si vous ne savez pas quoi demander au Père Noël, je vous conseille une belle paire de chaussettes imperméables pour m’accompagner à la Kanerdall 2019, le rendez-vous est pris…
Belle course et c’est bien que tu aies pris à gauche … bon entraînement pour dans un mois et quelques !!!
Conseil de la ménagère de moins de 50 ans (et même 40 😄 Désolé pour les plus de 40) les chaussettes quand tu les laveras, pas de sèche linge sinon elles sont fichues … séchage tranquille et penser à les retourner au bout d’un certain temps car qui dit imperméable….
Encore bravo !
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Merci Jibé, mes nouvelles chaussettes et moi, on a déjà hâte d’y être…
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Merci Pascal pour ce récit , j’ai pris la liberté de le poster sur notre page Facebook.
C’est réconfortant pour les organisateurs et nos 180 bénévoles !
Serge
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Je crois qu’on a tous vraiment apprécié votre course, et un grand merci en particulier à tous les bénévoles qui ont eu le courage d’affronter le froid pour nous permettre de vivre cette expérience… et on retiendra aussi tous leurs encouragements et leurs sourires….
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Courageux Pascal , bravo
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… surtout après la journée d’hier… 😃
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Bravo pour la course et le récit. J’ai rapidement fait le choix du 14,du coup augmentation du rythme ! Bonnes fêtes de fin d’année et à l’année prochaine 😜
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Ahhh, c’est pour ça que tu m’as laissé sur place dans la montée… en tout cas bravo pour l’accélération, c’était impressionnant !
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Bonjour.
Personnellement (vu par moi seul, et cela n’engage que moi..), après tous mes cross durant plus de 35 ans passés, plus courses d’orientations, comme course en ski de fond, différents « France-Ital » aussi, mes nombreux pèlerinages à pied, comme grandes randonnées et randonnées tout court, j’utilise et j’ai toujours utilisé, une astuce vieille comme le monde. Je veux parler ici, tout simplement, d’un sachet en nylon, avec, tout d’abord, une feuille de simple papier journal mise autour du pied et de la chaussette, avant de mettre le sachet en nylon autour après et avant d’enfiler mes chaussures.. Et..ça marche ! Il faut que le sachet, en partie haute et extérieur à la chaussure, dépasse un peu, comme pour le haut des chaussettes, et simplement replié et scotché autour (sans serrer pour autant comme pour un garrot..liberté de circulation du sang..), le collant ou bas de collant ou autre venant recouvrir pour compléter le tout..Donc, pas d’écoulement à l’intérieur, ni..intempestif..
Pour exemple, mon pèlerinage effectué en 2007(pour l’exemple..), et en revenant d’Italie depuis Milan, après la vallée d’Aoste et Aosta, en montant vers le col du Grand Saint-Bernard, peu avant d’arriver à la frontière et postes de douane(Italien côté italien, et Suisse, juste peu après côté Suisse..), il a neigé, sans s’arrêter, et au bout, à peine d’un quart d’heure à vingt minutes, la route (seule route d’accès et qui y monte..) était recouverte de 30-40 cm de neige, et avec, en arrivant au col et poste douane, cette fois, bien..70-80 cm(sans exagérer, ni..mentir..). Le lendemain matin, après avoir passé la nuit au refuge, chez les moines de Saint-Bernard, j’ai « démarré » vers 8h00-8h30, et il y avait toujours 80 cm de neige, et au moment de descendre en direction de Bourg Saint-Pierre, les chasse-neige commençaient seulement à monter et à arriver et pour déblayer la route encore fort encombrée tout comme les bas côtés. C’est bien cette astuce qui m’a aidée, concernant les pieds comme chaussures de randonnée..Voilà pour mes explicatifs.
Chacun est libre, libre de penser comme de son choix ou de ses propres choix, mais, il n’existe pas..de chaussettes, à proprement parler..étanches..malgré tous ces produits, en dérivés, dont.. »Goretex », sauf pour les chaussures à proprement parler…
J’ai toujours eu de très bonne chaussures de sport, tant pour courir que propres et spécifiques pour des revêtements spéciaux comme le « Tartan », pour le..100m, en 200 et 40O m ou même..1000m, et sinon, également spécifiques pour le ski de fond (et dont en.. »skating »..), tout comme pour la randonnée, le V.T.T. ou autre..
Seul l’effort compte, et avec..l’entraînement aussi et surtout; et sinon, une tenue adaptée, à chaque fois, pour chaque course propre, et sinon de très bonnes chaussures aussi.
En randonnée, c’est le sac à dos, avec le contenu et rangement (méthode dite Japonaise..) qui fait la différence et surtout l’aisance, et, avec, les chaussures bien-sûr !
Bonne journée à vous, une bonne semaine, et une très bonne continuation dans vos périples en sport, respectueusement..Denis.
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Merci pour le partage, ca va donner des idées à certains… Il est vrai que quelques fois, les solutions les plus simples sont parfois les meilleures… faut-il avoir l’astuce d’y penser. Après, les grands équipementiers reprennent à leur compte certaines de ces bonnes idées en les améliorant et en nous les mettant à disposition. J’avoue que de mon côté, j’avais les pieds au frais tous les hivers jusqu’à ce que Jibé m’offre ces chaussettes…
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