Nouvelle année, il est temps de se remettre le pied à l’étrier et de recommencer à accrocher un dossard sur son maillot (enfin sur sa veste parce qu’il fait quand même un peu froid..). Et ça tombe bien parce que la première course est aussi l’occasion d’arpenter les rues chargées d’histoire d’un des plus beaux villages de France, la cité médiévale de Rodemack. Et ce coup-ci, la nouveauté c’est que cette édition 2020 est aussi la première à se passer de nuit… occasion de ressortir la frontale de son tiroir…
Faire une course de nuit, ça casse un peu les repères. Premièrement, malgré les recommandations des organisateurs, je décolle un peu tard de la maison. J’arrive aux abords du village et je me rends compte que le départ est dans 3/4 d’heures, donc je décide de jouer la sécurité et de m’équiper directement en mode course parce que ça fera un peu juste pour repasser par la voiture. Direction le retrait des dossards au petit trot et en entrant dans la salle, une longue file d’attente se trouve devant la table du 13km. Pas de chance! Au bout d’1/4 d’heure, je n’ai pas beaucoup bougé, ça risque d’être chaud pour arriver sur la ligne 20mn après. Deux stratégies s’offrent donc à moi :
- Abandonner le dossard et rejoindre la ligne pour courir avec les autres (et faire du coup partie des oubliés de l’histoire en n’étant jamais classé)
- Continuer à faire la queue au risque de rater le départ et de finir par courir derrière tout le monde (et de faire rentrer cette course dans mon histoire en étant celle où je serais le plus mal classé)
Bon, ce n’est quand même pas dans une cité connue pour être chargée d’histoire que je ne vais pas laisser mon empreinte, alors je tente ma chance et je décide d’attendre mon tour pour prendre ce dossard. Après tout, ce n’est pas grave, au moins je suis au chaud (même un peu trop parce que j’ai trois couches sur le dos…). La salle se vide progressivement, signe que le départ n’est plus trop loin… et par miracle, les dernières personnes devant moi reçoivent leur dossard en moins de 5mn. C’est mon tour, je prends mon Graal (j’hésite même à embrasser l’organisateur… il en faut peu pour être heureux, comme dit Baloo) et je file vers la ligne.
J’arrive de justesse, le speaker est en train de donner ses consignes, et je profite du nombre de coureurs à se faire leurs derniers selfies sur la ligne de départ (et là, je dis 1000 merci à Instagram!) pour me faufiler vers l’avant.
Le départ est donné direct, et je profite que je suis chaud pour donner un coup de boost et essayer de remonter le maximum au début sachant que ce ne sera pas la même histoire dans les rues étroites de la cité médiévale. Le parcours commence à l’extérieur et rapidement on rentre à l’intérieur des remparts. Déroulé de rues sinueuses qui se croisent et décroisent où on entraperçoit les autres coureurs tantôt plus rapides tantôt plus lents sur une rue adjacente. Le parcours oscille entre des rues pavées qui tournent à 90 degrés, des montées et descentes sous la présence majestueuse du château médiéval ainsi que des petits détours dans les champs non loin histoire de courir dans la boue. Ces derniers étant l’occasion de faire de belles glissades, d’autant plus que j’ai choisi les baskets de route parce que je n’aime pas trop courir sur le dur (et d’autant plus des pavés) avec les chaussures de trail. Je ne suis pas le seul à faire des dérapages plus ou moins contrôlés dans la boue, ce qui me rassure sur mon choix.
Le parcours est à la hauteur de la beauté de l’endroit parce qu’il est très exigeant, et quand la nuit se met à tomber, ça commence un peu à se compliquer. Les frontales commencent à s’allumer et on voit les longues files de lumière à la queue leu leu qui apparaissent dans les rues du village. L’avantage de faire plusieurs boucles, c’est que les obstacles te paraissent après familiers (surtout le petit cadeau des 3 murets à sauter aux abords de la salle des sports, et à regrimper directement sur le retour).
Mon rythme est plutôt bon, mais j’avoue que les relances permanentes ne laissent pas beaucoup de répit.
La fin s’annonce et je passe la ligne bien content de laisser de nombreux coureurs faire une boucle supplémentaire.
Le temps de revenir à la voiture, je ressemble à un mister freeze tombé dans la boue, on est quand même au mois de janvier et il fait pas loin de 0 degré. Maintenant le moment le meilleur de l’aventure m’attend : un bonne grosse douche brûlante … le deuxième Graal de la journée…
