ou comment Saint Benoît m’a sauvé des griffes du dragon !
Bon évidemment, la première fois qu’on fait un trail, on ne se sait pas trop dans quoi on s’engage.
Donc, à la question « c’est quoi un trail ? », il y a 2 réponses, avant et après:
Avant : « Ben, c’est la même chose qu’une course sauf que c’est en forêt »
Après : « Non mais c’est un truc de malade mental, t’as les pieds dans la boue 80% du temps, t’as des côtes où tu ne peux pas courir tellement elles sont raides et même en les faisant en marchant ça te fusille les cuisses, à chacun de tes pas tu glisses si bien que même en comptant 80 cm, la longueur d’un pas, au final tu reperds environ 20 cm vers l’arrière … sinon c’est dur .. mais c’est beau… mais c’est dur…mais c’est b… »
Et je crois que j’ai la chance extraordinaire de connaître un traileur (un vrai, celui de ceux qui te disent que le prochain c’est un petit de 50 km… alors que pour moi, 50km est une distance que je n’envisage qu’en voiture voire à vélo, et encore je ne suis pas sûr!). La veille, on se voit et je lui demande conseil sur mes chaussures en lui demandant si mes baskets estampillées route et chemin, ça va aller étant donné qu’il a beaucoup plu ces derniers jours. Et là, je lis 2 sentiments dans son regard. Premièrement de l’incompréhension (mais qu’est ce qu’il est en train de me demander ?) et deuxièmement une phrase du genre : »mais t’es con ou quoi, tu crois vraiment que tu vas réussir à faire les 3 premiers kilomètres avec ces trucs- là aux pieds?). Comme il est bien élevé, il me dit plutôt : « c’est quoi ta pointure ? 42.5, ok passe chez moi je vais te prêter une vraie paire ».
Donc c’est avec aux pieds une vrai paire de chaussures de trail que je me dirige vers la course du trail du Graoully de 15 km et 500 de dénivelé positif. On y va d’ailleurs avec toute la famille ainsi que nos amis, une petite ribambelle d’enfants prêts à en découdre avec le cross des enfants organisé en même temps.
Pas loin de mes admirateurs et après mon échauffement, je me place dans le ventre mou sur la ligne de départ. Après quelques 500 mètres à essayer de slalomer, on se retrouve tous à l’arrêt dans un entonnoir. Quelques mètres plus loin je comprends l’ampleur des dégâts, on se retrouve dans une montée qui tient plus de la pataugeoire à cochon qu’à un chemin forestier.

Même équipé de vraies chaussures, ça glisse dans tous les sens, on se rattrape tant bien que mal aux branches quand ce n’est pas au t-shirt du coureur de devant, on extirpe avec plus ou moins de bonheur nos chaussures de la boue à chaque pas. Bref, arrivé en haut de cette première côte, n’étant habitué qu’à de la route ou à des chemins, je suis défait… et il reste encore 14km à faire dans plus ou moins les même conditions. Je vais mourir!
Quelques kilomètres après viennent les premières vraies montées. A ces moments là, je me débats lamentablement en marchant tant bien que mal… vu mon rythme au kilomètre, ma montre GPS doit se dire que je ne suis pas en train de faire une course mais plutôt en petite promenade touristique à rythme tranquille… alors que je suis à fond, mes mains appuyant sur mes cuisses à chacun de mes pas en me disant que ça va m’aider.
Même s’il me faut plus d’une heure pour franchir les 10 premiers kilomètres et que je suis en mode survie autant à l’attention que je porte à chacun de mes pas pour ne pas me péter la gueule tomber, qu’à cause de tous les muscles dans mes jambes dont je ne connaissais pas la présence jusqu’ici qui me supplient de m’arrêter et de les laisser un peu tranquille, je prends conscience de notre chance. En effet, on traverse des endroits que je n’ai jamais vus jusqu’à présent même si j’habite tout près, et je peux me rendre compte de la beauté cachée des forêts lorraines.
Le paysage est vraiment à la hauteur de l’effort à donner, et ce trail nous donne la chance de voir des endroits superbes.
Le parcours est bien fléché pour ce 15km (un peu plus chaotique pour le 32 qui souffrira de quelques coureurs paumés dans la campagne), et il y a sur le parcours quelques groupes dont un jouant des cors de chasse qui participent à l’ambiance et apportent un réel plus.
La fin est aussi chaotique pour moi, parce que je suis rincé, n’ayant pas l’habitude de l’exercice, je rêve d’une bière et d’un bain chaud. La fin du parcours nous fait réemprunter la côte à pataugeoire à cochons mais dans l’autre sens et j’évite avec brio sur toute la longueur de me baigner dedans.
Il n’y aura pas de sprint final, j’ai compris ce n’est pas l’esprit du trail (ou plutôt mes jambes disent non, ‘faut quand même pas exagérer).
A la fin, je suis content, même si j’ai été un peu nul et j’ai le sourire assis sur une souche d’arbre (mes jambes ayant finalement décidé de faire la grève)… c’est aussi ça l’esprit trail, avoir le sourire à la fin. Et je me dis que grâce à Benoit et ses chaussures, j’ai fini par y arriver (sans laisser une de ses baskets dans la boue) parce que sans elles, je crois que je serais toujours au 2ème kilomètre en train d’essayer de grimper cette foutue pente!

Mes amis me rejoignent à la fin, ayant réussi l’exploit en partant à des heures différentes pour des distances différentes à arriver en même temps.
Et les enfants dans tout ça? Ils ont tout donné, se sont aussi amusés dans la boue et on eu droit à leur médaille… c’est beau le sport!
Il y aura un dernier effort pour renter à la maison parce qu’en essayant de repartir du bas côté ou on s’était garé, il a fallu pousser la voiture parce qu’elle s’était embourbée… elle n’avait surement pas les bonnes chaussures, elle…
hahaha, j’aime, la côte de la pataugeoire à cochon LOL, oh que oui, tu as eu ton baptême du trail là ! Hum, pas dans l’esprit du trail le sprint final, moi, j’adore sprinter au final, car ça me donne l’illusion que j’aurais pu continuer pour bien plus de kilomètres LOL. Les souliers, facile, Salomon S-Lab Sense 4 Ultra non ? Les vrais de vrais !
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Bon, t’as gagné pour la marque mais c’est perdu pour le modèle…
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Hum, pour les souliers, peut-être pas le S-Lab Sense, mais c’est du Salomon non ?
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Ok Julie, c’est encore raté au niveau du modèle, mais tu n’as plus le droit de jouer parce que t’es trop forte à ce jeu… au moins, je sais maintenant à qui m’adresser quand j’irais en acheter, si jamais j’hésite entre 2 modèles ….
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Trail powa ‘! Tu as la foi pour mettre des chaussures que tu ne connais pas sur 15 bornes dans des conditions difficiles …
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Ouai enfin, ce matin j’avais l’impression que mes doigts de pieds avaient joué de l’accordéon toute la nuit… il m’a fallu un peu de temps pour enfiler mes chaussures de ville!
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ha je me disais aussi … xD
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Ah oui je te reconnais dans la pataugeoire aux cochons … Petite correction importante malgré tout ; » 16,2 km!! » S
oyons précis car 1,2 km de plus qui ne te sont annoncés qu’à la fin du parcours, ça peut être fatal. Mais bon, on a tous été au bout et nos jambes vont s’en souvenir quelques jours (au moins les miennes). Au fait, j’ai remarqué quelques traces de bout sur ma voiture (c’est la dernière fois que je permets ce genre de chose..)
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Tu m’as reconnu? Je suis le deuxième sur la photo et souviens-toi, on était ensemble…
Par contre je suis profondément déçu, tu m’as obligé à pousser ta voiture et voilà la reconnaissance que j’ai en retour. Mais je vais me venger, je retiens toujours les baskets de Benoît en otage… je vais les peindre en rose avant de lui rendre…
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