Plus on s’enfonce en avant dans cette année 2020, et plus nos certitudes s’effondrent.
Au moins avant, on était confiné et qu’on le veuille ou non, c’était clair comme de l’eau de roche, on pouvait à peine sortir de la maison. Alors, imaginer faire une course en mettant un dossard sur le dos, c’était aussi improbable que de trouver du papier toilette le lendemain de l’annonce du confinement.
Mais aujourd’hui, c’est un peu la confusion générale. Quelques courses commencent à nouveau à être planifiées mais entre les consignes officielles, les spéculations émergeant de l’imaginaire fertile des coureurs en manque d’oxygène et les craintes de voir les courses tant espérées à nouveau annulées, c’est compliqué de faire la part des choses. La question de savoir si on va à nouveau pouvoir courir entre bois et forêt avec un dossard reste cruellement sans réponse autre que « peut-être »…
Et tout à coup, dans l’obscurité, une lumière apparait. Une lumière allumée par une idée géniale : puisqu’on ne peut pas se regrouper et partir tous en même temps, pourquoi ne pas baliser un parcours, le laisser pendant un certain temps et laisser la liberté à tous les inscrits de le faire quand ils le veulent. Et ça c’est l’idée originale des organisateurs de l’escapade d’Olivier avec le soutien du groupe des Petits Potos.
Donc il est largement temps d’aller se dégourdir un peu les jambes et de pousser un peu la machine. Et j’ai une petite idée bonus qui germe au fond de mon esprit : les dernières sorties en VTT en famille ont laissé un goût un peu amer à ma fille Laura parce qu’elles n’étaient pas assez sportives. Je me dis que ça serait peut-être une bonne idée de lui montrer ce qu’est un vrai parcours de trail, donc de la prendre avec moi sur le parcours et qu’elle essaie de me suivre, elle en VTT et moi en courant.
Le deal est fait, c’est décidé et je fais donc une petite reco’ du terrain la semaine précédente pour voir si ça sera possible pour elle de me suivre. Coup de chance, ils ont déjà commencé à baliser donc je peux suivre le futur tracé et ainsi de me rendre compte que ça va être sacrément chaud pour elle, il y a de jolis murs qui sont pratiquement infranchissables en vélo. En rentrant, je lui annonce la difficulté et je lui dis que je suis sceptique qu’elle puisse y arriver. Bon, évidemment on ne dit pas ce genre de chose à une adolescente de 13 ans : « Non, mais tu crois vraiment que je suis nulle ou quoi ? » Bref cause toujours, si toi t’arrives à le faire en courant, moi ça va le faire facile en vélo…

Le jour J arrive et on part tous en famille, Anna et Sam nous accompagnant jusqu’au départ, celui-ci ne se trouvant qu’à 5 km de notre maison, et rien qu’assister au départ vaudra le déplacement. On arrive au château de Volkrange et on se dirige tous vers le départ à l’entrée des bois. Et on assiste aux premiers doutes dans les yeux de Laura, nous nous trouvons face à une montée dans les bois qui annonce la couleur : pour la courir celle-là il ne faut pas avoir fait de pause pendant le confinement. Laura me regarde de façon un peu incrédule et je lui dis de monter à côté de son vélo et je la rejoindrais au premier carrefour en courant. On la regarde s’éloigner en poussant son vélo, et après avoir attendu 3mn j’entreprends à mon tour la montée en courant. Je la rejoins bien vite à mi-côte et on fait le reste de la montée en marchant. Arrivée en haut, elle grimpe sur le vélo et je décolle en courant en traçant le terrain et pour veiller à ce qu’il n’y ait pas trop de pièges trop difficiles à passer en vélo… mais je mets du rythme.


Le reste ne sera que descentes et montées sur le joli parcours boisé. Beaucoup de pied à terre en vélo ainsi que tout un panel d’expressions derrière moi :
« Non, mais là, tu te rends pas compte comme ça monte! »
« Mais pourquoi, ils nous font passer par là, ça aurait été plus court par l’autre côté »
« C’est encore loin ? »
« Quoi, encore une montée… non, mais là faut arrêter de déconner »
Puis la fin s’annonce, on monte tout en haut après une côte ou même moi, le VTT j’ai vraiment du mal à le monter, pour finalement se retrouver sur une superbe vue sur toute la vallée. On s’arrête pour admirer la vue. Un moment magique où après tous ces efforts, on a la récompense, et où je vois le sourire de Laura.
La fin est un peu compliquée en vélo, mais elle s’en sort bien et on rejoint la ligne d’arrivée fatigués, et pour Laura fière d’elle parce qu’elle l’a fait.


Je trouve que c’est une superbe initiative, d’avoir trouvé cette formule de parcours balisé pendant un certain temps, à la place d’une course précédemment organisée. Ca nous permet de découvrir de façon sécurisé de superbes endroits et en plus ici, libre à chacun de contribuer et participer à une cagnotte pour une bonne cause.
Il ne reste plus qu’à up-loader le résultat sur Strava créé spécialement pour l’occasion, je vous invite à nous battre… promis, ça ne va pas être trop dur…
En effet, super idée en ces temps délicats. Je viendrais bien tester ce parcours, mais ça fait un peu loin quand même 😉
En tout cas, merci pour le partage, et toutes mes félicitations à Laura pour sa persévérance !!!
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On avait pas dit que c’était le contraire? C’est moi, qui devait venir pour découvrir tes paysages extraordinaires de trail…?
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🙂 Bon, ce n’est pas la période idéale pour voyager, mais dès que ça se calme, on organise tout ça 😉
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Que j’aurais voulu courir cette escapade.
L’initiative est belle .
Le faire avec sa fille en prime c’est encore mieux.
Je partage ses valeurs avec mes propres enfants .
Au vue de l’actualité il va falloir renouer avec les défis et objectifs tordus du confiné comme j’ai pu les proposer de mon côté à mes amis runners .
Merci pour cet article et pour les récits en général . Cela montre la beauté de notre région, des gens qui créent et donner de leurs temps et de leurs énergie au profit de nos gambettes .
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